Montréal, le 22 février 1991. Le Conseil de presse du Québec apporte son appui au journal LA TERRE DE CHEZ NOUS, dont l’existence est menacée par la hausse invraisemblable des tarifs postaux qui lui sera imposée. Cette hausse fera passer de 167 000$, en 1990, à 1 200 000$, en 1991, le coût annuel de la livraison de cet hebdomadaire rural.
Le Conseil de presse est d’autant plus sympathique à la cause de LA TERRE DE CHEZ NOUS, que cet organe de presse à but non lucratif a été fondé en 1929 pour servir le monde rural dans toutes les régions du Québec, et qu’il repose exclusivement sur l’abonnement et la livraison postale pour rejoindre sa clientèle. Outre les questions strictement agricoles, LA TERRE DE CHEZ NOUS traite aussi de sujets reliés à l’éducation, à l’environnement rural, au commerce des denrées, etc.
De l’avis du Conseil de Presse, l’abolition progressive par la Ministère des Communications de sa subvention à la Société canadienne des postes et l’obligation pour celle-ci de retirer sa classification privilégiée (code 3) à un organisme, comme LA TERRE DE CHEZ NOUS, signifient la mort de l’entreprise, car les tarifs postaux d’expédition du journal à ses abonnés deviendront prohibitifs.
C’est ainsi que le monde rural québécois perdrait une source unique d’information. L’Union des producteurs agricoles, (U.P.A.) propriétaire de LA TERRE DE CHEZ NOUS, cherche donc présentement à sauver l’entreprise, qui jouit, par ailleurs, d’une politique éditoriale autonome par rapport è l’U.P.A., il est bon de le signaler.
Est-il besoin d’ajouter que le Conseil fonde son appui à LA TERRE DE CHEZ NOUS sur la nécessité de maintenir, dans les régions, des médias en mesure de diffuser notamment des nouvelles, des données et des idées indispensables au développement agricole et à la consolidation des entreprises et des industries régionales au Québec.
S’ajoutant à l’affaiblissement des médias communautaires en région, à la fermeture de plusieurs stations régionales de Radio-Canada, la disparition de LA LA TERRE DE CHEZ NOUS porterait un dur coup au droit du public à l’information et, en l’occurrence, d’un public sous-alimenté en milieu rural par rapport à celui, en milieu urbain, beaucoup mieux nanti.
Le Conseil de presse du Québec incite donc les autorités gouvernementales canadiennes à réviser au plus tôt leur politique en cette matière de façon à éviter à toute une partie de la population un manque à gagner dramatique en information.
Est-il besoin de rappeler que la meilleure information possible, accessible au plus grand nombre possible, constitue le gage de notre santé démocratique collective.
Copie de cette position du Conseil de presse est adressée au Premier ministre du Canada et au Ministre fédéral des communications.
SOURCE : Marc Thibault, président et Jean-Paul Sabourin, secrétaire général
Conseil de presse du Québec
Tél. : (514) 529-2818