L’exclusion d’Option nationale et de Québec solidaire ne constituait pas une faute journalistique

Montréal, jeudi 7 mars 2013 – Le tribunal d’honneur du Conseil de presse du Québec (CPQ) a rendu et publié dix (10) nouvelles décisions reliées à des plaintes qu’on lui avait soumises. Sept (7) d’entre elles ont été retenues, les trois (3) autres ayant été rejetées.

Débats des chefs : les exclusions sont inévitables
D2012-08-012 : M. Guillaume Boisbriand, Mme Catherine Doré, Mme Maude Bolduc c. Consortium des télédiffuseurs publics, M. André Dallaire, directeur, traitement des plaintes et affaires générales, La Société Radio-Canada, M. Serge Fortin, vice-président, information, Le Groupe TVA

Une fois de plus, le comité des plaintes du CPQ a dû se pencher sur des plaintes visant l’exclusion de certains partis enregistrés des débats des chefs. Au total, 17 plaintes ont été déposées à cet égard, dénonçant l’absence de deux partis, Option nationale (des débats présentés à TVA et de celui présenté à l’antenne de Radio-Canada) et Québec solidaire (du débat présenté à TVA).

Dans sa décision, le comité des plaintes a jugé que « S’il est toujours délicat d’exclure des chefs de partis politiques d’un exercice aussi important, pour les électeurs, que le débat des chefs, il n’en demeure pas moins qu’une sélection est inévitable, étant donné le nombre de partis officiellement enregistrés. Dans les circonstances, il importe donc que les critères retenus pour établir cette sélection ne soient pas arbitraires. »

Dans le cas de TVA, la formule des face-à-face compliquait l’inclusion d’un quatrième parti – vraisemblablement Québec solidaire –, puisque le réseau aurait été forcé d’organiser six débats plutôt que trois.

La décision d’exclure Option nationale du débat organisé par le consortium des télédiffuseurs publics s’explique pour sa part par la relative faiblesse des appuis populaires dont jouissait alors cette jeune formation politique.

Doc Mailloux : des propos racistes, haineux et empreints de préjugés
D2012-07-002 : M. Touhami Rachid Raffa c. M. Mario Tremblay, animateur, M. Pierre Mailloux, collaborateur, L’émission « Le Show Tard », La station CHOI 98,1 Radio X, M. Raynal Brière, président et chef de direction, RNC Media

Dans une plainte visant autant M. Pierre Mailloux, collaborateur au « Show tard », émission diffusée à CHOI 98,1 Radio X, que l’animateur, Mario Tremblay, le plaignant reprochait aux mis en cause des propos racistes, haineux et empreints de préjugés.

Le comité des plaintes lui a donné entièrement raison, jugeant qu’il était inadmissible d’affirmer, en ondes, que les « les Arabes et la culture arabique, maghrébine […] sont des peuples profondément tarés », ou encore que « l’Asie Mineure, le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord […] [sont des] cultures porteuses de profondes tares ». Il a également estimé que l’animateur était conjointement responsable de cette faute.

Le comité a en outre blâmé la station CHOI 98,1 Radio X pour son refus de collaborer à l’étude de la plainte.

Une photo associe faussement un défunt aux gangs de rue
D2012-07-003 : Mme Marie-Paule Gédéon c. M. Dany Doucet, rédacteur en chef, Le quotidien Le Journal de Montréal

Dans cette affaire, la plaignante reprochait au Journal de Montréal d’avoir utilisé, en une du journal, une photo de son frère, décédé six mois plus tôt, pour illustrer un reportage sur l’incarcération des membres de gangs de rue, alors que celui-ci n’a jamais appartenu à un tel groupe.

Considérant que le journaliste Éric Thibault, du Journal de Montréal, a lui-même avoué ne pas connaître l’identité de la personne photographiée, et que la plaignante nie vigoureusement toute appartenance de son frère à un gang de rue, le comité des plaintes a jugé qu’il s’agissait d’une faute déontologique, et que l’information était erronée et trompeuse.

De plus, pour son manque de collaboration, le CPQ blâme le Journal de Montréal.

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Le texte intégral des décisions ainsi qu’un résumé des arguments des parties en cause peuvent être consultés à l’adresse conseildepresse.qc.ca, à la section « Décisions ».

Ces décisions sont toutes susceptibles d’être portées en appel dans les 30 jours de leur réception par les parties.

Le Conseil rappelle que « Lorsqu’une plainte est retenue, l’entreprise de presse visée par la décision a l’obligation morale de la publier ou de la diffuser. » (Règlement No 3, article 8.2)

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SOURCE :                           
Julien Acosta
Directeur des communications
Conseil de presse du Québec
Tél. : (514) 529-2818 (poste 2)