Le 19 juin 1987. Le Conseil de presse du Québec et la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) s’opposent vivement à la saisie des bandes magnétoscopiques effectuée le jeudi 18 juin 1987, par la police de la CUM dans les locaux de la télévision de Radio-Canada.
Détenteurs d’un mandat de perquisition, les policiers ont saisi le matériel tourné pas Radio-Canada lors de la couverture de la grève des facteurs de la Société canadienne des postes.
Le rythme de plus en plus fréquent de ces saisies par les autorités policières et judiciaires peut commencer à devenir inquiétant. En effet, le Conseil de presse et la FPJQ étaient intervenus à plusieurs reprises au cours de l’année 1986 pour dénoncer des saisies de matériel journalistique et l’utilisation qui pouvait en être faite devant les tribunaux.
Les deux organismes s’interrogent sur le danger que de tels comportements deviennent pratique courante et portent atteinte au droit du public à l’information et à la liberté de presse.
La presse peut se voir ainsi privée de sources d’informations qui, devenues méfiantes par ces pratiques, s’abstiendraient de lui communiquer des renseignements. De plus, les journalistes pourraient s’interdire de couvrir certains événements d’intérêt public craignant que leur travail ne serve à incriminer les personnes qui y sont impliquées.
Le Conseil de presse et la FPJQ rappellent l’importance d’adopter des mesures législatives pour la protection des informations et des journalistes. Ils invitent instamment le gouvernement à accélérer ses travaux concernant la modification de la Loi sur la presse afin de garantir une immunité adéquate aux journalistes.
Dans une société qui se veut démocratique, ces mesures sont nécessaires pour assurer une protection réelle et effective des médias et des journalistes, afin que soit respectée la liberté de la presse d’informer adéquatement le public.
Sources : Sylvie Trottier, adjointe au secrétaire générale du Conseil de presse du Québec. Jean Pelletier, président de la FPJQ.