Le Conseil de presse du Québec (CPQ) a réfléchi très sérieusement à l’invitation que lui a faite le gouvernement fédéral de participer à un comité restreint qui se pencherait sur les critères d’admissibilité des médias à un nouveau programme d’aide gouvernementale. Fin octobre, le ministère des Finances et Patrimoine canadien ont invité le CPQ et son pendant canadien, le Conseil national des médias du Canada (National NewsMedia Council), à réfléchir à ces critères, dans le cadre d’un programme qui permettrait aux médias de transformer leur structure organisationnelle afin de recevoir des dons de philanthropie déductibles d’impôts.
Puis, le 21 novembre, le ministre des Finances Bill Morneau a annoncé une aide à la presse historique au pays : en tout, 595 millions de dollars seront octroyés sur cinq ans aux médias, suivis d’une aide annuelle de 165 millions de dollars.
Lors de son annonce, le ministre a dit vouloir s’en remettre à un « groupe d’experts indépendants, dont les membres proviendront de la communauté, de la presse et du journalisme […] Ce groupe sera chargé d’établir et de promouvoir des normes journalistiques de base et de définir ce qu’est le journalisme professionnel, » précise l’énoncé.
Les membres du conseil d’administration du CPQ ont jugé qu’il ne revenait pas au Conseil de presse de participer à un comité qui établirait de tels critères d’admissibilité.
Par contre, le Conseil souhaite pouvoir intervenir publiquement, par exemple lors de consultations plus larges, sur les enjeux suivants : l’importance de la déontologie, le droit du public à l’information et la liberté de la presse.
Le caractère historique et les enjeux démocratiques soulevés par les mesures annoncées par Ottawa ont motivé la décision du Conseil.
Le gouvernement n’a pas encore précisé si les mesures visent les médias de la presse écrite ou également ceux de l’audiovisuel et du numérique.
À propos du CPQ
Le Conseil de presse du Québec est un organisme privé, à but non lucratif, qui œuvre depuis plus de 40 ans à la protection de la liberté de la presse et à la défense du droit du public à une information de qualité. Son action s’étend à tous les médias d’information distribués ou diffusés au Québec, qu’ils soient membres ou non du Conseil, qu’ils appartiennent à la presse écrite ou électronique. Le Conseil reçoit les plaintes du public à l’égard des médias québécois et rend des décisions relativement à la déontologie journalistique. Mécanisme d’autorégulation de la presse, le Conseil agit à titre de tribunal d’honneur; il ne possède aucun pouvoir judiciaire, réglementaire, législatif ou coercitif. Il n’impose aucune autre sanction que morale.