Concentration des organes d’information : le Conseil de presse est déçu de la maigreur du rapport de la Commission parlementaire

Les dirigeants du Conseil de presse du Québec considèrent que le rapport de la Commission québécoise de la Culture et des Communications, traitant de la problématique de la concentration de la propriété des organismes d’information, s’il propose quelques pas dans la bonne direction, reste décevant quant au fond.

Le Conseil note, au total, que les parlementaires ont retenu l’esprit d’un certain nombre de recommandations qu’il avait lui-même émises dans son mémoire. Mais il constate à regret que la Commission n’en a toutefois pas respecté la portée et l’orientation dans son rapport déposé mercredi à l’Assemblée nationale.

Le Conseil note au surplus que la majorité des recommandations de la Commission de la Culture et des Communications s’adressent directement à la communauté journalistique – plus précisément aux entreprises de presse – en les pressant de prendre une part active à la solution du problème de concentration, sans engagements fermes cependant de l’État dans le même sens. À titre d’exemple, les membres de la Commission se disent en faveur du renforcement du Conseil de presse et invitent ses seuls membres privés à en hausser le financement, sans participation gouvernementale.

De la même manière, la Commission invite les entreprises de presse à créer en leur sein des postes d’ombudsman, des comités de surveillance et de publier des énoncés déontologiques à l’égard de la qualité et de la diversité de l’information.

Le Conseil de presse est évidemment favorable à ces dernières recommandations, mais s’étonne de la quasi absence d’engagement de l’État à ce chapitre. Il est vrai, en revanche, que la Commission recommande la création d’un organisme de vigie pour veiller au pluralisme de l’information, une recommandation à laquelle souscrit le CPQ. Mais les parlementaires ne s’entendent même pas sur la nature précise d’un tel organisme.

La direction du Conseil rappelle une fois de plus – comme l’indiquait son mémoire – que le CPQ serait disposé à jouer ce rôle de vigie pourvu que les ressources nécessaires lui soient consenties; un rôle qui n’est du reste pas étranger à sa mission, un rôle qui découle naturellement de son mandat comme protecteur du citoyen en matière d’information, depuis sa création il y a près de 30 ans.

Le rapport de la Commission de la Culture ne tient pas compte non plus de la demande de création d’un Fonds visant à contribuer au maintien et au développement d’une presse indépendante. Il est vrai que la Commission fait un pas dans cette direction quand elle recommande des crédits d’impôt et une meilleure répartition de l’assiette publicitaire gouvernementale au profit d’une presse pluraliste. Des mesures intéressantes, certes, mais limitées.

Il en va de même, de l’avis du Conseil, des recommandations en faveur de ressources additionnelles à Télé-Québec et de la reconnaissance des droits d’auteurs des journalistes pigistes. Des recommandations positives, mais encore là sans réelle implication de l’État.

La direction du Conseil de presse entend sensibiliser le gouvernement de façon plus explicite et exhaustive aux insuffisances du rapport de la Commission au cours des toutes prochaines semaines, à l’occasion d’une rencontre ministérielle.

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Robert Maltais, Secrétaire général, Conseil de presse du Québec
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