M. Félix Gingras Genest estime que la publication d’une photographie d’un manifestant sur le point de lancer une pierre, pour accompagner un article portant sur l’Association pour une solidarité étudiante (ASSÉ), associe directement l’ASSÉ à la violence et induit le public en erreur sur les positions que l’Association soutient. De l’avis du plaignant, la photographie n’est pas représentative des positions que défendent les membres de l’ASSÉ, ni même du sujet de l’article, à savoir la tenue d’une grève générale par 38 000 étudiants québécois.
Dans son guide de déontologie, Droits et responsabilités de la presse (DERP), le Conseil souligne : « Ils [les médias] doivent faire preuve de circonspection afin de ne pas juxtaposer illustrations et événements qui n’ont pas de lien direct entre eux et qui risquent ainsi de créer de la confusion sur le véritable sens de l’information transmise. » (p. 30)
Dans une plainte similaire (D2013-01-075), le Conseil retenait la plainte en rappelant que « tout en jouissant d'une grande liberté dans le choix des photos, les médias doivent veiller à ne pas leur donner une signification qu'elles n'ont pas ou laisser planer des malentendus qui risquent d’induire le public en erreur. Le Conseil considère qu'un média doit bien évaluer l’impact possible de la publication d’une photo ». Dans le présent cas, le Conseil juge que la publication d’une photographie d’un manifestant lançant une pierre déforme la réalité, d’abord en associant injustement l’ASSÉ et ses membres à des actes de vandalisme et de grabuge, ensuite en trompant le public quant à la nature de l’événement annoncé, à savoir une grève générale, que le média semble d’emblée vouloir qualifier d’événement violent, d’autant plus que ledit événement était à venir.
Le Conseil retient donc le grief de photo tendancieuse, sensationnaliste, empreinte de préjugés et induisant le public en erreur.
Refus de collaborer
L’Agence QMI et le site journaldemontreal.com n’ont pas souhaité répondre à la présente plainte.
Le Conseil reproche à l’Agence QMI et au site journaldemontreal.com leur manque de collaboration pour avoir refusé de répondre, devant le Tribunal d’honneur, de la plainte le concernant.