Plaignant
M. Yves Girard
Mis en cause
La Voix
populaire [Montréal]
Représentant du mis en cause
M. Roland
Meloche (rédacteur en chef, La Voix populaire [Montréal])
Résumé de la plainte
L’article
anonyme «Réponse à Guy Cousin ptre», publié le 22 mai 1974 dans la tribune des
lecteurs de La Voix populaire, renferme des propos outrageants à l’égard des
assistés sociaux.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse du Québec était saisi récemment par l’un de vos lecteur d’une plainte
formelle à l’endroit de votre journal concernant la publication dans l’édition
du 22 mai de ce dernier d’un article anonyme intitulé «Réponse à Guy Cousin
ptre».
Ce lecteur se
montrait indigné par l’outrance des propos contenus dans cet article et doutait
que, malgré la rubrique sous laquelle il était publié, il fut l’oeuvre de l’un
de vos lecteurs, rien ne l’indiquant vu qu’il n’était pas signé. De ce fait, il
se disait en mesure de croire que la direction de votre journal endossait les
propos qui y étaient contenus.
Analyse
Si c’est le rôle de tout organe d’information destinée au public de permettre la représentation en ses pages de divers points de vue, encore tout tient-il dans la façon de le faire et compte tenu que le premier et constant souci d’un tel organe doit être d’apporter à ses lecteurs une information exacte, complète, honnête est de qualité. Vous conviendrez avec moi, monsieur le rédacteur en chef, que la publication de l’article en question en vos pages, rend bien peu compte de ce souci et que les propos qu’il contient, en plus de n’avoir aucune valeur du point de vue de l’information, se révèlent outranciers, voire même insultants pour les personnes qui sont aussi vos lecteurs et qui, à ce titre, ont droit au respect de votre journal.
D’autre part, vu qu’un journal, quel qu’il soit, assume toujours l’entière responsabilité de ce qu’il publie, il semble qu’outre un souci d’éthique, la plus élémentaire prudence commande, s’il veut assumer honorablement cette responsabilité sans crainte de voir sa crédibilité comme organe d’information mise en cause, qu’il évite la publication, même dans une tribune des lecteurs, de lettres anonymes, surtout si les propos qu’elles contiennent sont de la teneur de celle qui est dénoncée présentement.
Le Conseil de presse déplore vivement que des incidents de ce genre qui nuisent à la crédibilité de la presse se produisent et espère que ce n’est pas la pratique courante de votre journal sans quoi il se verrait forcé d’émettre, publiquement à son endroit, un blâme sévère. En outre, le Conseil considérerait comme nécessaire que votre journal ait des normes régissant la publication des lettres des lecteurs, en particulier, en ce qui concerne leur identification et le ton qu’elles doivent avoir.
Analyse de la décision
- C08G Lettres anonymes
- C08I Lettres discriminatoires