M. Jean-Claude
St-Pierre (directeur de l’information, CHRL [Roberval])

Le Quotidien
[Chicoutimi]

Le Quotidien
publie une lettre ouverte qui porte atteinte à la réputation du plaignant,
directeur de l’information à CHRL, en lui reprochant de prétendus défauts de
diction.

J’ai bien reçu
votre note du 26 mai dernier à laquelle étaient attachées copies d’une lettre
ouverte vous concernant, publiée dans Le Quotidien de Chicoutimi de même que
d’un éditorial, sous votre signature, diffusé sur les ondes de CHRL.

Si c’est le rôle de tout organe d’information destiné au public de permettre la représentation de divers points de vue, encore tout tient-il dans la façon de le faire et compte tenu que le premier et constant souci d’un tel organe doit être d’apporter au public une information exacte, complète, honnête et de qualité. Il serait sans doute souhaitable que même la publication de lettres ouvertes rende compte de ce souci et évite de voir reproduits des propos souvent outranciers et même insultants pour certaines personnes et qui n’ont, en outre, aucune valeur au point de vue de l’information.

A cette fin, il serait important que tous les organes d’information, à l’instar de certains, aient des normes régissant la publication des lettres ouvertes, afin qu’elles soient exemptes d’injures ou d’attaques personnelles et que le ton qu’elles doivent avoir respecte les limites des convenances. Ceci aurait aussi pour effet, de l’avis du Conseil, d’éviter que ce truchement des lettres ouvertes ne risque parfois de constituer des tribunes de diatribes et de débats qui n’ont d’autre effet que de porter atteinte à des réputations et lorsque dirigées contre des journalistes ou des organes d’information, de porter atteinte à leur crédibilité, leur intégrité, à la qualité ou à l’importance de leur fonction.

Ceci dit, il appert au Conseil que si la lettre ouverte vous concernant publiée par Le Quotidien comporte une critique qui puisse vous être désagréable, elle ne constitue pas pour autant une atteinte grave à votre crédibilité, votre intégrité ou à la qualité de vos fonctions comme agent d’information. Si sa publication dans Le Quotidien peut être interprétée comme un geste inélégant à votre endroit, elle ne porte pas, par ailleurs, atteinte à la liberté de la presse.

D’autre part, votre poste de directeur de l’information à la station CHRL vous a permis, plus facilement qu’à tout autre, d’apporter publiquement une correction aux propos contenus dans la lettre ouverte dont vous vous plaignez.

• C08A Choix des textes