Le Syndicat des
journalistes de Québec

M. Jean Garon
(président, Syndicat des journalistes de Québec)

Le Soleil
[Québec]

Le 8 mars 1977,
Le Soleil identifie incorrectement la provenance de l’article «Gilles
Lamontagne s’en va au fédéral», pour ensuite publier un rectificatif trois
jours plus tard. Ce stratagème, sciemment orchestré, permet au Soleil de
diffuser en primeur la nouvelle de la candidature de M. Lamontagne, ex-maire de
Québec, à l’investiture libérale fédérale du comté de Langelier.

Le Conseil de
presse a étudié la plainte que le Syndicat des journalistes de Québec portait
contre la direction de votre journal à la suite de la publication, le 8 mars
dernier, d’un article intitulé: «Gilles Lamontagne s’en va au fédéral».

Cet article
était identifié comme provenant de M. Louis Tardif du bureau du Soleil à
Ottawa. Le plaignant vous reprochait d’avoir volontairement trompé les lecteurs
de votre journal en présentant une information sous une fausse signature, en
plus de lui donner une fausse provenance, pour ensuite publier un rectificatif,
le 11 mars dernier, prétendant ainsi rétablir des faits volontairement faussés.
Selon le Syndicat des journalistes de Québec, ce stratagème aurait été utilisé
par votre journal afin de publier une nouvelle en primeur.

Le Conseil estime que si la question soumise à son attention pouvait faire l’objet d’un grief en vertu de la convention collective qui lie Le Soleil à ses employés, il n’en demeure pas moins qu’elle pose, quant à lui, un problème d’éthique de la presse.

A cet égard, le Conseil juge contestable le subterfuge utilisé par votre journal pour présenter en primeur une nouvelle et cela, malgré l’exactitude de l’information rapportée.

Le Conseil estime en effet que l’obligation qui est faite à la presse de renseigner adéquatement le public et d’une façon authentique, inclut tout ce qui entoure la présentation de l’information.

• C13B Manipulation de l’information