Plaignant
Opération
Dignité «1» et M. Jacques Langlois (Comité Education-Information)
Mis en cause
La Voix
Gaspésienne [Gaspé] et Mme Pauline Cadieux (éditorialiste)
Résumé de la plainte
Les plaignants
fournissent à la journaliste Pauline Cadieux des documents relatifs à un projet
de loi sur l’assurance-chômage. Au lieu d’en retirer les informations importantes,
la journaliste s’en sert pour étayer ses préjugés à l’égard des chômeurs, des
assistés sociaux et des membres d’Opération Dignité «1». La présentation des
articles de la journaliste, parus dans La Voix gaspésienne sous les titres
«Vils Capitalistes» (27 avril 1977) et «Il doit y avoir du bon quelque part»
(11 mai), laisse faussement croire qu’il s’agit de textes d’information.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a étudié la plainte que M. Jacques Langlois du Comité Education-Information
à Opération Dignité «1», formulait à l’encontre de deux articles parus sous
votre signature dans les éditions du 27 avril et du 11 mai derniers du journal
La Voix gaspésienne et respectivement intitulés: «Vils Capitalistes» et «Il doit
y avoir du bon quelque part».
M. Langlois s’en
prenait à la manière dont vous avez utilisé certains documents qu’il vous
faisait tenir relativement au projet de Loi C-27 sur l’assurance-chômage. Il
vous reprochait d’avoir négligé d’en retirer les informations importantes pour
les lecteurs de votre région, utilisant plutôt ces documents pour étayer vos
préjugés personnels envers les chômeurs, les assistés sociaux et les membres
d’Opération Dignité «1».
De plus, selon
le plaignant, ces articles, par leur présentation, étaient de nature à laisser
croire aux lecteurs qu’il s’agissait de documents d’information, quand il
s’agissait en fait d’articles de polémique reflétant vos opinions personnelles.
Analyse
Le Conseil est d’avis que ces articles, tant par leur présentation que par leur rédaction, étaient susceptibles d’induire le public en erreur sur la vraie nature de leur contenu qui lui est apparu comme s’assimilant à du commentaire éditorial. En effet, bien que d’une part publiés dans les pages d’information et présentés comme le sont habituellement des documents d’information dans votre journal ils sont, d’autre part, rédigés avec l’apport de quelques références à des documents auxquels vous réagissiez simultanément de façon éditoriale. Le Conseil, bien que reconnaissant votre droit d’opinion, considère que cette confusion des styles constitue un manque de rigueur professionnelle.
En outre, selon le Conseil, le traitement accordé à ces textes n’était pas propice à une information équilibrée du public. Il semble en effet au Conseil qu’il eut été plus équitable, avant d’en faire la critique, de présenter ces documents dans des articles d’information afin que les lecteurs de votre journal aient d’abord l’opportunité d’en prendre connaissance.
Selon le Conseil, il est en effet indispensable que les organes de presse qui diffusent des commentaires sur un sujet donné, donnent préalablement les éléments d’information essentiels permettant au public de se faire une opinion éclairée sur celui-ci.
Analyse de la décision
- C01D Opinion sans couverture préalable
- C20A Identification/confusion des genres