Plaignant
M. Etienne
Bérend
Mis en cause
Le Devoir
[Montréal] et M. Jean-Claude Leclerc (éditorialiste)
Résumé de la plainte
Dans une série de
commentaires parus les 30 mars, 11 mai, 17 mai et 2 juin 1977, l’éditorialiste
Jean-Claude Leclerc du Devoir critique le choix de l’emplacement d’une station
de métro en adoptant une approche biaisée propre à fausser la perception du
lecteur, ainsi qu’à mettre en doute l’intégrité de M. Lawrence Hannigan,
président de la Communauté urbaine de Montréal, et de M. Gérard Gascon,
directeur du Bureau de Transport métropolitain.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a bien reçu copie de la lettre que vous faisiez tenir à M. Claude Ryan,
le 22 juin dernier et dans laquelle vous dénonciez une série d’articles
concernant le choix de l’emplacement de la station de métro Namur à Montréal,
parus, sous la signature de M. Jean-Claude Leclerc, dans les éditions des 30 mars,
11 et 17 mai, ainsi que du 2 juin 1977, du journal Le Devoir.
Vous reprochiez
à M. Leclerc son manque d’objectivité dans les critiques qu’il formulait contre
le bien-fondé du choix prévu pour l’emplacement de la station de métro Namur.
Selon vous, les articles de M. Leclerc, loin de constituer une analyse
équilibrée du débat en question, constituaient une approche biaisée de la
situation propre à fausser la perception du lecteur de ce journal et à mettre
en doute l’intégrité de M. Lawrence Hannigan et de M. Gérard Gascon,
respectivement président de la Communauté urbaine de Montréal et directeur du
Bureau de Transport métropolitain.
Analyse
Le Conseil a pris bonne note de ces griefs et non plus qu’il ne ressort de votre envoi que vous vouliez loger auprès de lui une plainte formelle à leur sujet, non plus lui appert-il que, dans ce cas, il y ait matière à intervention de sa part et cela, pour les motifs suivants:
Il ne relève pas de la compétence du Conseil de se prononcer sur le contenu de commentaires éditoriaux publiés par les organes d’information, chacun étant au nom même de la liberté de presse et d’expression de sa politique en cette matière. Il appert au Conseil que les articles de l’éditorialiste Jean-Claude Leclerc, publiés sous la rubrique «Bloc-notes» de la page éditoriale du journal, tenant du commentaire éditorial, laissent au journaliste une grande discrétion dans l’expression de ses prises de position, des partis qu’il juge à propos de prendre et des jugements qu’il croit devoir formuler sur une question d’intérêt public.
Bien sûr, le lecteur est-il en droit d’exiger de ceux dont c’est la tâche de formuler de tels commentaires, qu’ils le fassent avec toute la rigueur, l’intégrité et la connaissance du sujet dont ils traitent, qu’imposent aux journalistes non seulement les exigences de l’exercice responsable de leur métier mais dont dépend aussi essentiellement leur crédibilité auprès du public.
Or, il n’appert pas au Conseil que M. Jean-Claude Leclerc, dans sa façon d’aborder le sujet en question, ait manqué aux devoirs que lui dicte sa responsabilité professionnelle, ou ait commis quelque acte dérogatoire à l’éthique journalistique.
Le Conseil considère d’autre part que, compte tenu du traitement qu’il a accordé à cette question dans ses pages d’information, notamment par les articles de M. Clément Trudel, Le Devoir a permis à ses lecteurs de prendre connaissance des divers aspects du débat, conformément à la responsabilité qui incombe aux organes d’information d’informer le public honnêtement et complètement.
Analyse de la décision
- C01A Expression d’opinion
- C02A Choix et importance de la couverture