Plaignant
M. Jacques
Bolduc
Mis en cause
Le Journal de
Québec et M. André Desjardins (journaliste)
Représentant du mis en cause
M. Michel
Trudeau (gérant de la rédaction, Le Journal de Québec)
Résumé de la plainte
L’article «Un
Québécois parmi les morts de Manille», signé par le journaliste André
Desjardins dans l’édition du 16 novembre 1977 du Journal de Québec, laisse
croire que le frère du plaignant fait partie des victimes de l’incendie d’un
hôtel de Manille, alors que rien ne le prouve. Le journaliste inquiète
inutilement la famille concernée en ne vérifiant pas une information qui, par
la suite, se révèle fausse.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a étudié la plainte que vous lui soumettiez concernant un article de M.
André Desjardins, journaliste au Journal de Québec, intitulé «Un Québécois
parmi les morts de Manille».
Vous invoquiez
devant le Conseil que ce titre laissait supposer que votre frère, M. Pierre
Bolduc, comptait parmi les victimes d’un incendie qui venait d’avoir lieu dans
un hôtel de Manille alors qu’il n’y avait aucune indication officielle à cet
effet au moment où l’article fut rédigé et que cette nouvelle s’est avérée
fausse par la suite.
Selon vous, il
s’agit là d’un procédé couramment utilisé par les journaux à sensation qui
consiste à faire des affirmations gratuites dans le but de donner plus
d’ampleur à une nouvelle. Vous estimez que M. Desjardins a commis une faute à
l’éthique professionnelle en ne vérifiant pas la véracité de l’information
publiée alors que celle-ci était susceptible de troubler la paix de la vie
privée des personnes intéressées par cette nouvelle.
Cependant, dans
un article publié le lendemain et intitulé: «On l’a cru mort, mais nous lui
avons parlé», Le Journal de Québec par la plume du journaliste Jacques Dussault
levait l’incertitude quant au sort de M. Pierre Bolduc.
Commentaires du mis en cause
Par ailleurs, M.
Michel Trudeau, gérant de la rédaction au Journal de Québec, informait le
Conseil qu’une erreur de l’atelier d’impression a fait qu’un point
d’interrogation essentiel, à la précision et à la compréhension de la nouvelle,
a été omis. Il ajoutait que la rédaction ayant constaté cette erreur Le Journal
de Québec fit diligence afin de rectifier les faits dès le lendemain.
Analyse
Dans ces circonstances, le Conseil retient les explications fournies par la direction du Journal de Québec à l’effet qu’il n’y a pas eu utilisation d’une méthode malhonnête dans cette affaire. Toutefois, si le Conseil considère qu’il n’y a pas eu de mauvaise foi de la part du Journal de Québec dans le traitement de cette nouvelle, il est d’avis qu’il aurait été opportun que celui-ci explique à ses lecteurs la source de ce malentendu, plutôt que de laisser planer des doutes sur la rigueur professionnelle des artisans de l’information qui oeuvrent au sein de ce journal. De plus, une telle mise au point, aurait démontré que ce journal était conscient de la confusion qu’une telle erreur a pu créer chez les proches et les amis de M. Pierre Bolduc.
Analyse de la décision
- C14A Sensationnalisme/exagération/insistance indue
- C15H Insinuations