Plaignant
Le Congrès juif
canadien
Représentant du plaignant
M. Mayer Lévy (directeur
général des relations communautaires, Congrès juif canadien)
Mis en cause
Zone libre [nd]
et M. François Demers (journaliste)
Résumé de la plainte
L’article
«Faut-il être fiers de nos hommes d’affaires?», paru dans le numéro d’octobre
1977 de la revue Zone libre, contient des allégations mensongères défavorables
aux Juifs. Le journaliste François Demers entretient les préjugés à l’égard de
cette communauté en laissant croire qu’elle contrôle le marché de
l’alimentation au Québec.
Griefs du plaignant
Le Conseil a
examiné l’affaire dont vous le saisissiez concernant un article paru dans la
revue Zone libre (no 3, octobre 1977), portant la signature de monsieur
François Demers et intitulé: «Faut-il être fier de nos hommes d’affaires?». Cet
article portait sur la performance des canadiens-français dans le secteur de
l’agro-alimentaire.
Vous vous en
preniez à la teneur des pages 18 et 19 de cet article et plus particulièrement
à des expressions telles: «L’opération s’était tramée en famille israélite» et
«pendant que Provigo montait à l’assaut de Loeb, Steinberg (des Israélites
encore là)…» qui, selon vous, laissaient entendre que le marché de
l’alimentation au Québec est contrôlé par des Juifs. Il s’agirait là, a votre
avis, d’un cas de fausse information, assis sur des préjugés tenaces.
Analyse
D’une part, le Conseil note que vous ne lui avez soumis aucun fait pouvant démontrer que les informations transmises dans cet article n’étaient pas véridiques.
D’autre part, il semble au Conseil que le but recherché par l’auteur de cet article était de rendre compte des performances des hommes d’affaires québécois francophones dans les secteurs économiques de l’agro-alimentaire, en mettant celles-ci en parallèle avec celles d’autres groupes d’hommes d’affaires, notamment le groupe juif. En distinguant ces groupes les uns par rapport aux autres, l’auteur de cet article a adopté un ton et un vocabulaire propres à mettre en relief la compétition qui existe dans ce domaine.
C’est ainsi qu’en reprenant l’article dans son ensemble, on ne peut soutenir qu’il a eu comme effet de laisser croire au public que le marché de l’alimentation au Québec est sous la mainmise juive. Au contraire, les extraits de l’article que vous avez transmis au Conseil tendent à démontrer que certains hommes d’affaires de ce groupe ont dû céder le pas devant les ambitions de certains francophones.
Cependant, le Conseil est d’avis que le fait d’avoir singularisé le groupe juif en utilisant une caractéristiques religieuse – les Israélites, le marquant ainsi avec une insistance particulière – était inutile pour les fins de l’article.
Analyse de la décision
- C18C Préjugés/stéréotypes