Plaignant
Le Comité de
développement culturel de Paspébiac
Représentant du plaignant
M. Pierre Provost
(directeur, Comité de développement culturel de Paspébiac)
Mis en cause
Le Journal
Chaleur [New Richmond]
Représentant du mis en cause
M. Roland
Bellavance (directeur général, Le Journal Chaleur [New Richmond])
Résumé de la plainte
Le 22 février
1978, Le Journal Chaleur présente une publicité sous forme d’une manchette à la
«une», de telle sorte que le lecteur puisse facilement confondre cette
promotion avec de l’information non commerciale. Ce journal réserve une trop
large part de son contenu, environ 80%, à la publicité.
Griefs du plaignant
Vous déposiez,
il y a quelque temps, une plainte contre Le Journal Chaleur à la suite de
l’utilisation d’une manchette en première page de l’édition du 22 février 1978
de cet hebdomadaire annonçant deux pages de publicité portant sur «Une grande
vente d’automobiles neuves et usagées». Cette manchette était identique, dans
la forme et dans le style, à celles utilisées dans la même page pour présenter
des articles d’information.
De plus, vous
jugiez que la part du contenu publicitaire de ce journal, par rapport au
contenu rédactionnel d’informationso d’origine non publicitaire, était trop
grande. Selon vous, un journal soucieux de ses responsabilités envers le public
ne devrait pas consacrer 80% de son espace à la publicité, comme ce fut le cas,
à votre avis, dans les éditions du 22 février et du 8 mars 1978.
Commentaires du mis en cause
Le Conseil de
Presse a bénéficié dans cette affaire du point de vue de M. Roland Bellavance,
directeur général du Journal Chaleur. Ce dernier a reconnu que l’annonce en
question n’était pas d’un genre heureux qu’il faille répéter.
Analyse
Le Conseil de presse constate donc avec satisfaction que, dorénavant, Le Journal Chaleur s’engage à ne plus déguiser une annonce publicitaire en manchette d’information. Il est en effet essentiel que les organes d’information établissent une franche distinction entre les genres, en sorte que le public puisse faire la différence qui s’impose entre un texte de propagande publicitaire et un texte d’information.
Par ailleurs, il appert au Conseil, à l’analyse des feuilles de pourcentage publicitaire transmises par la direction du journal, que la publicité y occupe hebdomadairement une place qui prend en moyenne 70% de son espace total. Quant aux éditions du 22 février et du 8 mars 1978, elles contenaient respectivement 72% et 76.8% de publicité.
A ce sujet, des études récentes ont démontré que les hebdomadaires à circulation gratuite, tel Chaleur, accordent plus de 75% de leur espace à la publicité. D’autre part, Le Journal Chaleur diffuse dans une région économiquement faible et peu densément peuplée ce qui rend la vente à la copie aléatoire et augmente d’autant sa dépendance des supports publicitaires qui seuls, actuellement, lui permettent d’exister. Cette situation est encore aggravée par le fait que le contexte géographique rend impossible la distribution du journal par camelot, la poste devenant alors un intermédiaire nécessaire mais beaucoup plus onéreux.
Il semble donc dans le contexte actuel qu’on ne puisse blâmer Le Journal Chaleur de consacrer près de 70% de son espace à la publicité. Le Conseil est toutefois conscient que trop souvent, en région, de tels journaux existent dans la mesure où ils sont de véritables véhicules publicitaires alors qu’ils ont à assumer une responsabilité d’autant plus exigeante qu’ils constituent généralement la seule source d’information écrite à laquelle le public a accès.
Analyse de la décision
- C10B Composante publicitaire d’un journal
- C21A Publicité déguisée en information