Plaignant
Le Syndicat des employés
du Centre hospitalier de l’Université Laval [CHUL] et le Centre hospitalier de
l’Université Laval [CHUL]
Représentant du plaignant
Mme Reine Allard
(présidente, Syndicat des employés du Centre hospitalier de l’Université Laval
[CHUL]) et M. Claude Castonguay (vice-président, conseil administratif du
Centre hospitalier de l’Université Laval [CHUL])
Mis en cause
CFCM-TV (Télé-Capitale)
[TVA, Québec] et M. André Arthur (journaliste)
Résumé de la plainte
Le narrateur André
Arthur abuse de ses fonctions en commentant de manière sarcastique, lors du
bulletin «Aujourd’hui» diffusé par Télé-Capitale le 22 novembre 1978, un
incident survenu à un patient du Centre hospitalier de l’Université Laval. Le
lendemain, le narrateur ridiculise, par des remarques insidieuses et légères,
la réplique de quelques personnes qui travaillent dans cet établissement.
Griefs du plaignant
Le Conseil a
terminé l’examen de la plainte dont le saisissait Mme Reine Allard, présidente
du Syndicat des employés du Centre hospitalier de l’Université Laval, à la
suite d’un reportage que vous faisiez dans le cadre du bulletin d’informations
«Aujourd’hui» le 22 novembre 1978. Vous rapportiez un incident survenu à un
patient du Centre hospitalier de l’Université Laval qui avait reçu d’une
secrétaire médicale de cet établissement de santé, des conseils erronés sur
l’administration d’un remède.
La plaignante
vous reprochait d’avoir abusé de votre situation de narrateur par votre façon
de relater cette mésaventure. Elle vous reprochait, notamment, d’avoir
identifié inutilement la secrétaire impliquée et s’en prenait au commentaire
global que vous y faisiez sur les services dispensés par le personnel de
secrétariat de ce centre hospitalier.
La plaignante
dénonçait aussi le traitement que vous accordiez, le lendemain 23 novembre, à
la réplique de quelques personnes qui travaillaient au Centre hospitalier de
l’Université Laval en ridiculisant, par vos remarques insidieuses et légères,
leur protestation. Selon Mme Allard, un tel traitement, loin d’informer
adéquatement le public, lui imposait, à partir de votre seule perception des
choses, un jugement global tout à fait déplacé, selon elle, dans le cadre d’un
bulletin d’informations. Elle considérait qu’un journaliste professionnel ou un
narrateur de bulletins d’informations ne devrait pas se servir ainsi de sa
tribune pour s’ériger en juge des situations dont il informe le public, en
l’occurrence, de l’ensemble des rapports qui régissent les divers intervenants
qui composent une équipe paramédicale.
De plus, le
conseil administratif du centre hospitalier, par la voix de son vice-président,
M. Claude Castonguay, appuyait cette plainte étant donné le préjudice que vos
propos étaient susceptibles de causer au personnel de cet hôpital et le risque
qu’ils comportaient d’atteindre à la crédibilité de l’institution toute
entière.
Analyse
Le Conseil est d’avis que si l’incident vous eut semblé aussi inquiétant que vous le mentionniez dans le bulletin de nouvelles du 23 novembre, il aurait dû, alors, mériter de votre part, toute l’attention et la circonspection d’un véritable professionnel de l’information plutôt qu’un jugement de valeur précipité tel celui que vous avez offert à la population qui vous écoute. Le Conseil considère en effet que la conduite du personnel d’un service aussi essentiel que la santé, est un sujet qui nécessite une approche sérieuse et rigoureuse à cause des conséquences qu’il peut avoir pour le public.
Or, le Conseil estime que vous avez abordé cet incident d’une façon sensationnelle plutôt que de vous inspirer d’un véritable souci d’informer adéquatement le public en faisant appel à la raillerie et au persiflage, en nommant inutilement la secrétaire impliquée et en vous permettant un jugement d’ensemble sur les services dispensés par le centre hospitalier en question.
Le Conseil juge que ce genre de commentaire n’a pas sa place dans le cadre d’un bulletin d’informations. Dans ce cas, ce mélange des genres journalistiques était susceptible de semer la confusion dans la population, d’autant plus que vous appuyiez votre jugement sur un cas isolé, insuffisant pour démontrer à lui seul une situation globale. Le Conseil vous invite, à l’avenir, à remplacer ce type de jugement global par des reportages mieux étayés, en sorte que le téléspectateur soit en mesure de former lui-même son opinion sur un sujet donné.
Analyse de la décision
- C20A Identification/confusion des genres