Plaignant
M. Gérard
St-Denis (journaliste, Le Journal de Montréal)
Mis en cause
La Presse
[Montréal]
Résumé de la plainte
L’auteur de la
lettre ouverte intitulée «La mort de Montréal-Matin», parue dans l’édition du
17 janvier 1979 de La Presse, laisse entendre qu’en raison de la disparition de
ce quotidien les lecteurs devront se contenter du Journal de Montréal, un
journal «vulgaire et de niveau intellectuel débile». En publiant cette lettre,
qui contient des attaques à l’endroit d’un concurrent, La Presse ne respecte
pas l’éthique journalistique.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
Presse a terminé l’examen de la plainte dont vous le saisissiez à la suite de
la publication d’une lettre dans la tribune des lecteurs de l’édition du 17
janvier du journal La Presse, sous le titre «La mort de Montréal-Matin». Son
auteur y regrettait la disparition de cet organe d’information surtout,
écrivait-il, que dorénavant les lecteurs devraient se contenter du Journal de
Montréal, un journal «vulgaire et de niveau intellectuel débile».
A titre de
journaliste au Journal de Montréal, vous reprochiez à La Presse d’avoir permis
la publication d’une lettre contenant des propos tendancieux et désobligeants à
l’endroit d’un journal concurrent et du personne qui y travaille. Selon vous,
il s’agissait là d’une erreur de jugement constituant une grave faute à
l’éthique journalistique.
Analyse
Le Conseil est d’avis que La Presse n’a commis aucun accroc à l’éthique journalistique en publiant cette lettre dans sa page réservée aux lecteurs. La décision de publier une lettre d’un lecteur relève de la discrétion rédactionnelle d’un organe d’information qui doit cependant veiller à représenter, de façon équitable, l’expression des diverses opinions émises entourant une question donnée. Il est donc légitime que La Presse ait laissé s’exprimer un lecteur ayant des critiques à formuler concernant un autre journal dans le cadre du débat entourant la disparition de Montréal-Matin. Ce jugement apparaît d’autant plus fondé qu’il n’existe pas de règle, au sens du Conseil, empêchant un organe d’information d’en critiquer un autre.
Analyse de la décision
- C08A Choix des textes