Plaignant
Parti québécois,
comté d’Iberville
Représentant du plaignant
M. Aimé Bossé (attaché
de presse, Parti québécois, comté d’Iberville)
Mis en cause
Le Journal de
Chambly et M. Serge Lavallée (directeur de l’information)
Résumé de la plainte
L’article «On
démissionne en bloc au P.Q. d’Iberville», paru dans l’édition du 22 janvier
1980 du Journal de Chambly sous la signature de M. Serge Lavallée, directeur de
l’information, déforme le sens d’un communiqué annonçant trois démissions à
l’exécutif du Parti québécois du comté d’Iberville. Le titre est trompeur
puisque les démissions ont eu lieu à des dates différentes. De plus, l’auteur
de l’article répète une nouvelle diffusée par CHRS selon laquelle ces
démissions ont suscité des interrogations dans la presse locale, alors que rien
ne justifie une telle conclusion.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
Presse a terminé l’étude de la plainte de M. Aimé Bossé, attaché de presse du
Parti québécois dans le comté d’Iberville, qui vous reprochait d’avoir
«biaisé», sinon carrément «déformé», dans l’édition du 22 janvier 1980 du
Journal de Chambly, un communiqué annonçant les démissions de trois membres de
l’exécutif du Parti québécois de ce comté.
M. Bossé
dénonçait d’une part la fausseté du titre, «On démissionne en bloc au P.Q.
d’Iberville», puisque, selon lui, les démissions dont il s’agissait eurent lieu
à des dates différentes.
Il n’étais pas
juste non plus, selon le plaignant, d’affirmer comme vous l’avez fait dans cet
article, que les motifs réels de ces démissions avaient suscité des
interrogations dans la presse locale; l’examen du traitement que celle-ci a
accordé à l’événement ne justifiant pas une telle conclusion.
M. Bossé
trouvait enfin que votre façon de procéder constituait un «manque de fidélité à
l’éthique professionnelle de la part d’un journaliste et d’un journal qui se
prétendent neutres», mais qui se sont comportés, dans ce cas, «comme des
adversaires politiques».
Commentaires du mis en cause
Quant aux
«interrogations» que ces démissions auraient soulevées dans la «presse locale»,
vous affirmiez au Conseil «qu’elles faisaient écho à une nouvelle transmise par
CHRS, seul média à avoir commenté le communiqué» au moment de la rédaction de
votre article.
Pour ces
raisons, vous trouviez qu’il était «tout à fait farfelu» que le plaignant
accuse votre journal de s’être comporté «en adversaire politique» dans ce cas.
D’autre part, M. Bossé aurait, selon vous, fait preuve de mauvaise foi en
préférant saisir le Conseil de ce cas, plutôt que de chercher à faire une mise
au point dans les pages de votre journal, d’autant plus que vous publiez sans
hésitation «toutes les lettres» des lecteurs désireux de faire valoir leur
point de vue.
Analyse
Comme vous l’avez reconnu vous-même dans votre mise au point du 11 mars 1980, le titre, «On démissionne en bloc au P.Q. d’Iberville», était nettement exagéré et ne rendait pas justice à l’événement décrit. Partant, il était impropre à l’information adéquate de vos lecteurs. Le Conseil vous sait gré cependant d’avoir rétabli les faits sur ce point précis.
Le Conseil estime par ailleurs que vous avec manqué de rigueur en rapportant, sans avoir pris la peine d’en vérifier le bien-fondé, la nouvelle diffusée par CHRS concernant les questions que semblaient poser «à la presse locale» les motifs réels des démissions en question.
Les médias d’information, il est sûr, sont tributaires de leurs sources (en l’occurrence CHRS), mais ils doivent aussi faire preuve de jugement critique à leur égard, sinon inévitablement des erreurs se glisseront comme dans le présent cas, qui nuiront à leur crédibilité et à l’information adéquate du public. Un organe d’information ne peut se retrancher derrière les erreurs de ses sources pour se décharger de sa responsabilité d’informateur soucieux de transmettre à la population l’information de la meilleure qualité possible.
Le Conseil estime qu’au lieu de vous dégager de votre responsabilité en rejetant sur votre source d’information l’erreur commise, vous auriez dû faire vous-même la mise au point nécessaire concernant la nouvelle diffusée par CHRS. Bien sûr, le Conseil apprécie le fait que vous auriez permis au plaignant de corriger lui-même les faits. Le Conseil estime cependant que cette obligation relève avant tout de l’organe d’information.
Par ailleurs, le Conseil condamne l’intention déclarée de l’attaché de presse du Parti québécois du comté d’Iberville, M. Aimé Bossé, de soustraire au Journal de Chambly toute information si le Conseil de presse ne prenait pas action contre lui. En agissant de la sorte, l’organisation locale du Parti québécois du comté d’Iberville priverait ce journal et le public d’une source d’information importante.
Analyse de la décision
- C06C Appel au boycottage/représailles
- C11F Titre/présentation de l’information
- C13C Manque de distance critique
- C15B Reprendre une information sans la vérifier
- C19A Absence/refus de rectification