Plaignant
The Gazette
[Montréal]
Représentant du plaignant
M. Mark Harrison
(rédacteur en chef, The Gazette [Montréal])
Mis en cause
La Presse
Canadienne [Montréal] et Le Journal de Montréal
Résumé de la plainte
L’agence Presse
Canadienne diffuse, le 30 mars 1980, une dépêche concernant une note de service
de la direction de The Gazette sur la façon de traiter l’actualité
référendaire. Cette dépêche affirme à tort que le signataire de la note en
question, M. J.R. Walker, a nié l’existence de cette dernière, ce qui a pour
effet de le faire passer pour un menteur. Le quiproquo s’explique par une
erreur sur la personne, la Presse Canadienne ayant interviewé un autre M. Walker
que l’intéressé.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse du Québec a terminé l’étude de la plainte dans laquelle M. Mark
Harrison, rédacteur en chef de The Gazette, s’en prenait à une dépêche diffusée
par la Presse Canadienne, le 30 mars dernier, touchant la note de service
qu’émettait peu auparavant, à l’intention de ses journalistes, la direction de
The Gazette concernant la façon dont ce journal entendait traiter de
l’actualité référendaire.
La Presse
Canadienne affirmait dans cette dépêche que le signataire de la note en
question, M. J.R. Walker, chef des nouvelles de The Gazette, avait nié
l’existence de cette note après qu’elle eut déjà été largement diffusée dans la
public. Une telle affirmation, selon M. Harrison, a eu comme effet de nuire à
la réputation de M. Walker en le faisant passer pour un menteur tant aux yeux
du public que des employés de The Gazette.
Or, l’éditeur en
chef de The Gazette affirmait que jamais M. Walker n’avait accordé quelques
entrevue à ce sujet; le quiproquo résultant du fait que la Presse Canadienne
aurait interviewé un autre M. Walker que l’intéressé.
Enfin, en plus
de porter ombrage à l’intégrité et à l’honnêteté de The Gazette, une telle
dépêche aurait eu comme effet, selon M. Harrison, de soulever l’animosité entre
francophones et anglophones, étant donné le caractère délicat de la situation
québécoise actuelle.
Commentaires du mis en cause
Attribuant
l’imbroglio de cette situation à rien d’autre qu’une méprise sur la personne,
vous vous refusiez à voir dans cet incident quelque illustration d’un manque de
responsabilité professionnelle de la part de la Presse Canadienne qui aurait eu
comme intention de semer le doute sur l’intégrité et l’honnêteté de The Gazette
ou de son chef des nouvelles, M. J.R. Walker.
Alors que selon vous,
il était loin d’être certain, le dimanche 30 mars, que la note de service
existait réellement et qu’il était permis de croire que The Gazette pouvait en
nier l’existence, la Presse Canadienne aurait tenté, conformément à sa pratique
courante, d’étoffer ce dossier. Manque de veine cependant, la journaliste
chargée de ce dossier, croyant interviewer le chef des nouvelles de The
Gazette, M. J.R. Walker, aurait été victime d’une erreur sur la personne en
interviewant un autre M. Walker tout à fait étranger à l’affaire et qui fut
soit un «farceur soit un personnage qui n’a réellement pas compris de quoi il
s’agissait».
Enfin, la Presse
Canadienne s’est excusée des embarras qu’a pu causer ce quiproquo à The Gazette
et a déployé tous les efforts voulus pour corriger la situation lorsqu’elle fut
portée à son attention. Des dépêches corrigées ont été rapidement expédiées sur
le réseau national contrairement au reportage initial qui, lui, n’avait pas été
diffusé dans tout le pays.
Analyse
Même si la dépêche diffusée par la Presse Canadienne le 30 mars a pu effectivement avoir pour résultat de porter ombrage à l’intégrité et à l’honnêteté de The Gazette et de son chef des nouvelles, le Conseil ne saurait toutefois aucunement imputer l’erreur commise à de la mauvaise foi. Le Conseil retient ici les explications que lui a fournies la Presse Canadienne.
Bien que des erreurs de cette nature, il faut bien le reconnaître, soient peu fréquentes, elles ne sauraient cependant qu’inciter, à cause des conséquences qu’elles peuvent avoir tel que l’illustre le présent cas, les organes d’information à redoubler de vigilance dans leur traitement de l’information.
Le Conseil estime par ailleurs que la Presse Canadienne s’est acquittée de sa fonction d’informateur public de façon responsable en prenant les mesures nécessaires pour corriger son erreur bien involontaire et en offrant ses excuses à The Gazette pour les embarras que sa dépêche a pu causer à ce journal et à son chef des nouvelles.
Analyse de la décision
- C11A Erreur
- C19A Absence/refus de rectification