Plaignant
Mme Marcelle
Dolment
Mis en cause
CHRC-AM
[NTR/Télémédia, Québec] et M. André Arthur (animateur)
Représentant du mis en cause
M. Jacques
Labrie (directeur des programmes, CHRC-AM [NTR/Télémédia, Québec])
Résumé de la plainte
Par sa façon de
mener une entrevue téléphonique réalisée le 10 juin 1980, l’animateur André
Arthur porte atteinte à la vie privée de M. Jean Dupont, clown de métier, en
l’obligeant à avouer sur les ondes de CHRC qu’il est parfois sous l’influence
de drogue ou de boisson lorsqu’il donne des spectacles improvisés. L’animateur
abuse également de sa fonction en faisant dire à son invité qu’il est fou,
alors que rien dans cette entrevue ne permet d’en arriver à une telle
conclusion.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte que vous portiez contre M. André Arthur,
animateur d’une émission de ligne ouverte sur les ondes de CHRC de Québec, pour
sa façon de mener l’entrevue téléphonique qu’il réalisait le 10 juin dernier
avec M. Jean Dupont, clown de métier, mieux connu sur le nom de «l’Eléphant
rose», concernant les tribulations de ce dernier avec les policiers de Québec
au cours d’un spectacle de rue improvisé.
Selon vous, M. Arthur
avait porté atteinte à la vie privée de l’interviewé en obligeant ce dernier à
avouer sur les ondes de CHRC qu’il était parfois sous l’influence de drogues ou
de boissons.
Vous reprochiez
de plus à M. Arthur d’avoir abusé de sa fonction d’animateur en faisant dire à
M. Dupont qu’il était fou alors qu’absolument rien dans l’entretien ne
permettait d’en arriver à une telle conclusion. Il s’agissait là, selon vous,
d’une «manipulation cruelle inadmissible», contraire aux exigences de l’éthique
journalistique.
Enfin, en
faisant avouer à M. Dupont que la prochaine fois que les policiers de Québec
auraient affaire à lui, ils devraient prendre avec eux une camisole de force,
M. Arthur avait, selon vous, présenté l’aliénation mentale avec un «certain
mépris et une subtile discrimination».
Commentaires du mis en cause
Le directeur des
programmes de CHRC, M. Jacques Labrie, demandait pour sa part au Conseil de
porter son jugement sur l’ensemble de la couverture de cet événement tel qu’il
fut diffusé au cours de l’émission «Point de vue» des 9 et 10 juin 1980.
Analyse
Le Conseil de presse ne saurait blâmer M. André Arthur d’avoir manqué à l’éthique journalistique ni de s’être acquitté de façon inadéquate de son rôle d’animateur de ligne ouverte. On ne saurait non plus lui reprocher d’avoir utilisé un langage outrancier, insultant, voire méprisant à l’endroit de M. Dupont.
Le Conseil est d’avis en effet que situés dans leur véritable contexte, les propos de l’animateur n’avaient ni la teneur ni la portée que vous leur avez prêtées. L’entrevue réalisée par M. André Arthur avec M. Jean Dupont semble refléter, selon le Conseil, la préoccupation de l’animateur de faire connaître à ses auditeurs la version des faits du principal intéressé par l’incident en question, tout comme il les avait renseignés plus tôt sur la version des autorités policières.
Analyse de la décision
- C12C Absence d’une version des faits
- C15J Abus de la fonction d’animateur
- C17C Injure