Plaignant
Le journal
Esprit-Vivant [Montréal] et M. Paul Bouchard (directeur général)
Mis en cause
La Presse
[Montréal] et M. François Forest (journaliste)
Résumé de la plainte
L’article «Un
jeûne pour refaire les finances d’Esprit-Vivant», publié le 22 octobre 1980 par
La Presse, porte atteinte à la réputation du plaignant et à celle du journal
qu’il dirige. Plusieurs affirmations du journaliste François Forest sont
fausses et diffamatoires. De plus, ce dernier trahit sa promesse de ne pas
publier les confidences du plaignant sur sa vie privée.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de votre plainte contre l’article de M. François
Forest «Un jeûne pour refaire les finances d’Esprit-Vivant», paru en page D-14
de La Presse du 22 octobre 1980.
Vous estimiez
fausses et diffamatoires les affirmations du journaliste à l’effet que vous
vous étiez «remarié après une annulation non prononcée d’un premier mariage
religieux» puisque votre premier mariage avait bel et bien été annulé par le
Tribunal ecclésiastique de Montréal le 21 juin 1973. De telles affirmations,
selon vous, risquaient d’avoir de très lourdes conséquences sur votre
réputation et sur l’avenir de votre journal. Le journaliste avait en outre
trahi sa promesse de ne pas publier les confidences que vous lui auriez livrées
sur votre vie privée.
Vous affirmiez aussi
n’avoir jamais prononcé le mot «déconscientisation» en parlant des communautés
religieuses et n’avoir jamais dit que vous vouliez voir les prêtres ouvriers
sortir de «leurs cénacles» comme l’affirmait le journaliste. Jamais non plus
vous n’auriez traité de «colonisés, embourbés dans le matérialisme et
incapables d’écouter les valeurs profondes» ceux qui ne pensaient pas comme
votre groupe. Vous affirmiez cependant avoir utilisé des expressions
«ressemblantes», quoique en y mettant beaucoup de nuances et sans aucune
malveillance pour décrire l’état de la société québécoise actuelle.
Enfin, en
affirmant que la maison «Esprit-Vivant» était «confortable dans sa facture,
aménagée ($17,000) pour pouvoir composer le journal avant de l’envoyer à
l’imprimerie… », le journaliste laissait croire aux lecteurs, selon vous, que
votre groupe nageait dans l’abondance, mettant par le fait même en doute le
bien-fondé de votre jeûne public pour recueillir des fonds.
Commentaires du mis en cause
M. Forest
indiquait au Conseil pour sa part que l’ensemble des propos qu’il vous avait
prêtés dans son article étaient en tous points conformes aux déclarations que
vous lui aviez faites au cours de l’entrevue que vous lui aviez accordée.
Analyse
Le Conseil ne décèle pas dans l’article en question les dérogations à l’éthique journalistique ou à la responsabilité professionnelle que vous reprochez à M. François Forest et à La Presse dans ce dossier. Il lui est apparu que le journaliste s’en est tenu à rapporter fidèlement l’information aux lecteurs.
Cependant, La Presse aurait pu publier la lettre de mise au point que vous lui faisiez tenir deux jours après la publication de l’article en question. En agissant de la sorte, La Presse, conformément à sa responsabilité d’informateur public, aurait permis à ses lecteurs de prendre connaissance de votre point de vue et des précisions que vous estimiez nécessaires d’apporter à l’article de M. Forest.
Analyse de la décision
- C09A Refus d’un droit de réponse
- C11B Information inexacte