Plaignant
M. Jean-André
Leblanc
Mis en cause
CBFT-TV [SRC,
Montréal] et M. Claude Quenneville (animateur)
Représentant du mis en cause
M. Laurent Duval
(directeur des relations publiques, Société Radio-Canada [service français,
Montréal])
Résumé de la plainte
Le 22 octobre
1980, sur les ondes de la Société Radio-Canada, l’animateur Claude Quenneville
tient des propos sexistes au cours de la dernière partie de la Série mondiale
de base-ball. Il alimente les stéréotypes à l’endroit des femmes en disant «ne
vous en faites pas, mesdames, c’était la dernière partie de base-ball de la
saison».
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte portée contre vous par M. Jean-André
Leblanc concernant des propos «sexistes» que vous auriez tenus, le 22 octobre
1980, sur les ondes de Radio-Canada lors de la présentation de la dernière
partie de la «Série mondiale de base-ball».
Le plaignant vous
reprochait de ne pas avoir eu d’autres recours pour «consoler» les personnes
qui se plaignaient du temps d’antenne consacré aux événements sportifs que de
dire: «… ne vous en faites pas, mesdames, c’était la dernière partie de
base-ball de la saison». Or, comme vous n’êtes pas sans savoir, selon le
plaignant, que beaucoup d’hommes également reprochent à Radio-Canada de
présenter trop de sports, votre commentaire ne pouvait qu’entretenir des
préjugés et des stéréotypes sexistes.
Commentaires du mis en cause
En guise de
réponse à cette plainte, le directeur des relations publiques du service
français de Radio-Canada, M. Laurent Duval, faisait valoir au plaignant que
«les téléspectateurs ont été si peu surpris d’entendre ce commentaire que
personne, sauf lui, n’en a fait l’observation». De même insistait-il sur le
fait que le métier d’animateur est de par sa nature assez périlleux et qu’une
«phrase maladroite ou prêtant à équivoque est vite lancée». Aussi, ne voyait-il
aucunement matière à réprimande dans ce cas.
Analyse
Il est possible que le commentaire en question vous ait échappé. Toutefois, le Conseil vous invite à redoubler de vigilance et d’attention car, même livré sous le sceau de l’humour, ce genre d’observation a comme effet d’entretenir une image stéréotypée des rôles masculins et féminins et de maintenir des préjugés dans une société où la presse se doit de les dissiper.
Analyse de la décision
- C18C Préjugés/stéréotypes