Plaignant
M. Pierre Nadeau
(journaliste, CBFT-TV [SRC, Montréal])
Mis en cause
Mme Dalila
Zeghar Maschino
Résumé de la plainte
Au cours d’une
conférence de presse tenue le 7 mars 1981 à l’Université Concordia, Mme Dalila
Zeghar Maschino accuse le plaignant d’avoir été de connivence avec son frère
pour réaliser une entrevue avec elle portant sur les circonstances de son
enlèvement. De tels propos sont faux et diffamatoires. Le plaignant ne connaît
pas le frère de Mme Maschino et n’a réussi à prendre rendez-vous avec cette
dernière que par l’intermédiaire de l’ambassadeur d’Algérie à Ottawa.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de votre plainte contre madame Dalila Zeghar Maschino
pour les propos que vous considériez comme «diffamatoires» qu’elle aurait tenus
à votre endroit lors de la conférence de presse qu’elle donnait à l’université
Concordia, le 7 mars dernier.
Vous reprochiez
à madame Maschino de vous avoir accusé d’avoir été de connivence avec son frère
pour réaliser l’entrevue que vous avez faite avec elle le 18 août 1979, à San
Francisco.
Vous souteniez
que vous ne connaissiez pas le frère de madame Maschino et que c’était uniquement
par l’intermédiaire de l’ambassadeur d’Algérie à Ottawa, monsieur Chaieb Taleb,
que vous aviez réussi, le 17 août 1979, à prendre rendez-vous avec elle pour
les fins de cette entrevue qui fut diffusée à l’émission «Première page» de
Radio-Canada le 21 suivant.
Commentaires du mis en cause
Dans une lettre
qu’elle adressait au Conseil le 13 mai, madame Maschino exprimait son
étonnement devant la force de votre réaction à ses propos. Elle y affirmait
que, sans mettre en cause votre personne, elle s’en était tenue à expliquer à
la presse les circonstances de l’entrevue que vous aviez réalisée avec elle à
San Francisco et les contraintes qui l’avaient empêchée de dire alors la
vérité. Jamais n’avait-elle dit, lors de cette conférence de presse, que vous
étiez de «connivence» avec son frère. Ä son avis, c’était la presse elle-même
qui avait donné à ses propos une signification qu’ils n’avaient pas.
Analyse
Le Conseil ne retient pas de blâme contre madame Zeghar Maschino. L’audition de la bande magnétophonique de l’entrevue en question révèle, en effet, que jamais elle n’a déclaré que vous fûtes de connivence avec son frère pour la réalisation de l’entrevue en question. Répondant aux questions des journalistes, elle s’en est tenue à dire qu’elle ne pouvait vous faire confiance, vu les circonstances dans lesquelles elle se trouvait à ce moment-là. Dans la lettre qu’elle faisait tenir au Conseil, elle complétait ses déclarations à la presse comme suit:
«Il m’était impossible de pouvoir faire confiance à monsieur Nadeau. De plus, pendant les quinze jours qui ont précédé cette entrevue, mon frère n’arrêtait pas de faire des pressions diverses sur moi pour que j’accepte de la faire; il me disait qu’elle se produirait avec monsieur Nadeau. Ce dernier affirme avoir été contacté au dernier moment; je ne mets pas sa parole en doute, mais comment pouvais-je savoir cela?».
Analyse de la décision
- C11C Déformation des faits