Plaignant
M. Jean-Pierre
Crête (président, Le Printemps des arts)
Mis en cause
Le Pont
[Grand-Mère] et M. Michel-D. Cloutier-Roy (collaborateur)
Représentant du mis en cause
Claude Rompré
(président, Le Pont [Grand-Mère])
Résumé de la plainte
Le 6 mai 1981,
le chroniqueur culturel Michel-D. Cloutier-Roy, du journal Le Pont, annonce à
tort la reprise des activités du Printemps des arts et la tenue d’une
conférence de presse pour souligner l’événement. De plus, le chroniqueur invite
la population à participer aux activités du Printemps des arts, malgré la
décision de cet organisme de suspendre ces dernières jusqu’au printemps 1982.
La publication, le 3 juin 1981, de la lettre de mise au point du plaignant est
contraire aux exigences de l’éthique journalistique. Le titre «M. Crête rides
again», le délai de publication et la réplique du chroniqueur ne lui rendent
pas justice. Finalement, M. Cloutier-Roy trompe le public en publiant le
procès-verbal d’une réunion du conseil d’administration du Printemps des arts
le confirmant dans ses fonctions de coordonnateur, mais en taisant le fait
qu’il a été démis le mois suivant.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de votre plainte contre monsieur Michel D.
Cloutier-Roy, collaborateur à la chronique «Arts et culture» du journal Le Pont
de Grand-Mère.
Vous reprochiez à
monsieur Cloutier-Roy d’avoir induit le public en erreur en annonçant, à tort,
dans sa chronique du 6 mai 1981, la reprise des activités du Printemps des arts
dont vous êtes le président et la tenue d’une conférence de presse, le 15 mai
1981, pour souligner l’événement. Vous lui faisiez également grief d’avoir
invité la population à participer aux activités de l’organisme malgré la
décision qui avait été prise au mois de janvier 1981 par son conseil
d’administration d’en suspendre les activités jusqu’au printemps 1982.
Vous estimiez
aussi que la façon dont le journal Le Pont avait publié, dans son édition du 3
juin 1981, votre lettre de mise au point était contraire aux exigences de
l’éthique journalistique. Le titre, «M. Crête rides again», le délai de publication
(trois semaines) et la réplique du journaliste, qui ne cherchait qu’à vous
discréditer en vous mettant en contradiction avec le conseil d’administration
du Printemps des arts, ne vous rendaient pas justice. Monsieur Cloutier-Roy, en
outre, trompait le public en publiant le procès-verbal de la réunion du 7 mars
1981 du conseil d’administration du Printemps des arts le confirmant dans ses
fonctions de coordonnateur, mais en taisant le fait qu’il en avait été démis le
23 avril suivant. Pour rétablir à nouveau les faits, vous aviez demandé au
journal Le Pont de publier une seconde lettre de mise au point; ce qui vous fut
refusé.
Commentaires du mis en cause
Selon le
président du journal Le Pont, monsieur Claude Rompré, monsieur Cloutier-Roy
était autorisé à parler au nom du Printemps des arts puisqu’il en était le
coordonnateur. D’autre part, Le Pont avait satisfait aux exigences du droit du
public à l’information en publiant votre mise au point et la réplique de
monsieur Cloutier-Roy.
Affirmant que
vous lui aviez demandé verbalement de coordonner les activités du Printemps des
arts lorsque vous vous êtes retiré de la présidence, c’est en toute bonne foi
que monsieur Cloutier-Roy avait pris l’initiative de lancer un appel, dans sa
rubrique à la participation du public aux activités du Printemps des arts et
convoqué une conférence de presse pour annoncer les projets futurs de
l’organisme. Monsieur Cloutier-Roy soutenait de plus qu’il n’avait jamais été
convoqué aux réunions du 7 mars et du 23 avril 1981 au cours desquelles il
avait «soi-disant» été nommé coordonnateur, puis révoqué de ses fonctions; ces
réunions étant, selon lui, de pures inventions de votre part.
Analyse
Etant en présence de versions contradictoires, le Conseil n’est pas en mesure de déterminer si monsieur Cloutier-Roy a bien ou mal informé les lecteurs du journal Le Pont sur les activités du Printemps des arts. Les faits que vous avez portés à sa connaissance lui apparaissent d’ailleurs relever davantage de problèmes afférents à la gestion de cet organisme et de vos conflits avec monsieur Cloutier-Roy qu’ils ne soulèvent une question d’éthique de l’information. Le Conseil rejette par conséquent votre plainte non sans toutefois profiter du présent cas pour mettre en garde les collaborateurs des médias contre la tentation qu’ils pourraient avoir de se faire, dans leurs chroniques, les publicistes ou les promoteurs des mouvements au sein desquels ils prennent une part active, à cause des situations de conflits d’intérêts qui pourraient en résulter.
Analyse de la décision
- C11B Information inexacte
- C22H Détourner la presse de ses fins