Plaignant
M. Richard
Alary (avocat) et M. Cyril Alary (journaliste, The Gleaner [Huntingdon])
Mis en cause
Le Soleil du
Saint-Laurent [Valleyfield], Mme Marthe Martel (journaliste) et M. Peter Rozon
(éditeur)
Représentant du mis en cause
M. Jean-Louis
Brault (directeur général adjoint, Le Soleil du Saint-Laurent [Valleyfield])
Résumé de la plainte
Dans son article
«Accusés d’être marxistes : Les travailleurs du CLSC de Huntingdon veulent
porter plainte», publié le 12 août 1981 par Le Soleil du Saint-Laurent, la
journaliste Marthe Martel utilise sans consentement et mal à propos un article
du Gleaner paru sous la signature du journaliste Cyril Alary. La journaliste
utilise mal l’article de M. Alary et ne cherche pas à obtenir la version des
faits du plaignant, qui est concerné par l’affaire traitée. De plus, le titre
utilisé par le journal s’avère exagéré et non fondé. Finalement, Le Soleil du
Saint-Laurent refuse de se rétracter.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de votre plainte et de celle de votre client, monsieur
Cyril Alary, journaliste à l’hebdomadaire Le Gleaner de Huntingdon, contre Le
Soleil du Saint-Laurent de Valleyfield pour l’article du 12 août 1981 publié
sous la signature de madame Marthe Martel, journaliste, sous le titre: «Accusés
d’être marxistes – les travailleurs du CLSC de Huntingdon veulent porter
plainte».
L’article de
madame Martel faisait état de l’intention des employés du CLSC de Huntingdon de
porter plainte contre vous devant la Commission des droits de la personne pour
la raison que vous aviez laissé entendre, dans une déclaration publique, qu’il
y avait des marxistes-léninistes au CLSC. Cette déclaration avait été rapportée
par votre client, monsieur Cyril Alary, dans Le Gleaner du 5 août 1981. Or,
vous reprochiez à madame Martel de s’être servie de ce dernier article mal à
propos et sans le consentement de son auteur pour situer le contexte de la
réaction des travailleurs du CLSC. La journaliste avait de surcroît, selon
vous, manqué à l’éthique du journalisme en ne cherchant pas à obtenir votre
point de vue.
Enfin, vous
dénonciez le titre de l’article en question, lequel vous semblait exagéré et
non fondé et vous vous en preniez au refus du Soleil du Saint-Laurent de se
rétracter malgré qu’il vous ait offert la possibilité de faire une mise au
point. Vous ne pouviez accepter une telle offre, puisque le journal exigeait,
affirmiez-vous, que votre mise au point soit exempte de critiques.
Commentaires du mis en cause
Le directeur
général adjoint du Soleil du Saint-Laurent, monsieur Jean-Louis Brault,
estimait pour sa part que son journal n’avait aucunement à se rétracter et que
madame Martel avait en tout point respecté les exigences de l’éthique
journalistiques.
Rejetant le
bien-fondé de votre plainte, madame Marthe Martel soutenait quant à elle que si
elle avait fait un rappel de l’article du journal Le Gleaner, c’était
uniquement pour replacer dans son contexte, pour le bénéfice des lecteurs, la
déclaration des travailleurs du CLSC de Huntingdon.
Analyse
Le Conseil rejette votre plainte et ne retient aucun blâme ni contre madame Marthe Martel ni contre Le Soleil du Saint-Laurent de Valleyfield étant d’avis que le journal et la journaliste se sont acquittés de leur fonction d’informateurs publics conformément aux règles de la pratique journalistique et aux exigences du droit du public à l’information.
La journaliste n’avait ici nul besoin de demander la permission de reprendre la nouvelle en question. L’information que l’on retrouve dans les médias est du domaine public et quiconque peut s’y référer, en rapporter la substance, la citer sans qu’on puisse invoquer le plagiat surtout lorsque, comme dans le présent cas, l’auteur prend le soin d’identifier sa source.
Analyse de la décision
- C23G Plagiat/repiquage