Plaignant
Mme Vicki
Schmolka
Mis en cause
The Gazette
[Montréal]
Représentant du mis en cause
M. Mark Harrison
(rédacteur en chef, The Gazette [Montréal])
Résumé de la plainte
The Gazette fait
preuve d’irresponsabilité en ne prenant pas la peine de vérifier l’authenticité
d’une lettre publiée le 4 décembre 1981 dans la rubrique des lecteurs. Cette
lettre, qui vise à exacerber inutilement l’inquiétude et la méfiance des
anglophones vis-à-vis les francophones, semble être un calunar.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte de madame Vicki Schmolka qui reprochait
à The Gazette d’avoir fait preuve d’irresponsabilité en ne vérifiant pas
l’authenticité d’une lettre publiée dans la rubrique des lecteurs de son
édition du 4 décembre 1981.
Cette lettre qui
témoignait de l’intolérance linguistique affichée par de jeunes québécois
francophones envers la communauté anglophone, semblait de toute évidence, selon
madame Schmolka, être un canular visant à exacerber inutilement l’inquiétude et
la méfiance des anglophones vis-à-vis les francophones. Après vérification
auprès de votre journal, il lui était apparu évident, en effet, que le
signataire de cette lettre avait donné une adresse fictive et que votre journal
n’avait pas même pris le soin élémentaire d’en vérifier la provenance.
Aussi, afin
d’empêcher que le public ne soit trompé sur l’information qu’il reçoit par le
truchement des lettres de lecteurs de ce genre, The Gazette devrait, selon
madame Schmolka, être plus vigilante et faire montre d’une grande prudence
avant de les publier. The Gazette devrait, entre autres, exiger de ses
correspondants leur numéro de téléphone pour exercer un meilleur contrôle sur le
sérieux de leurs lettres.
Commentaires du mis en cause
Vous informiez
le Conseil, pour votre part, qu’à l’instar des autres journaux au Canada, The
Gazette ne pouvait vérifier, faute de temps et de personnel, l’authenticité de
toutes les lettres qu’elle reçoit et qu’elle décide de publier. Non seulement
il était bien souvent difficile d’en rejoindre les auteurs, étant donné que la
majorité d’entre eux sont rarement à la maison pendant le jour, mais comme il
pouvait s’écouler un laps de temps considérable avant de les rejoindre, la
publication de leurs lettres risquait de perdre tout intérêt. Nonobstant cela,
The Gazette exerçait un certain contrôle en écartant les lettres farfelues ou
encore celles qui ne contiennent pas l’adresse de leur signataire. Normalement,
une lettre dûment identifiée ne soulevait aucun doute sur son authenticité.
Enfin, The Gazette, contrairement à certains journaux, refusait de publier des
lettres dictées au téléphone.
Analyse
Le Conseil convient avec vous qu’un journal ne peut vérifier l’authenticité de toutes les lettres qu’il reçoit et qu’il publie dans sa rubrique réservée au courrier des lecteurs. Cependant, les journaux doivent être vigilants dans le choix des lettres qu’ils publient afin que le public ne soit pas induit en erreur sur l’information qu’il reçoit. Aussi, le Conseil estime qu’il serait souhaitable que The Gazette, à l’instar d’autres quotidiens du Québec, exige, pour faciliter sa vérification interne, en plus de la signature de ses correspondants et leur adresse, le numéro de téléphone où ils peuvent être rejoints durant la journée. Cette information, en plus de constituer un gage supplémentaire d’authenticité, permettrait de rejoindre plus rapidement les correspondants lorsque la situation l’exige et cela, surtout lorsque les lettres peuvent être sujettes à caution.
Analyse de la décision
- C08D Identification des textes