Plaignant
Mme Martine
Lévesque
Mis en cause
Le Courrier
Laval
Représentant du mis en cause
Mme Louise
Blouin-Dallosto (rédactrice en chef, Le Courrier Laval)
Résumé de la plainte
Le Courrier
Laval porte atteinte à la vie privée de la plaignante en publiant son adresse
et son numéro de téléphone au bas de sa lettre ouverte. Cette façon de faire,
qui cause à la plaignante de nombreuses tracasseries, constitue un geste
délibéré pour lui nuire. En effet, les trois autres lettres publiées dans
l’édition du 17 février 1982 ne comportent que le nom de leur signataire et
celui de l’endroit où il réside.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte de madame Martine Lévesque qui
reprochait au Courrier Laval d’avoir publié, le 17 février 1982, sa lettre
ouverte accompagnée de son adresse intégrale et de son numéro de téléphone.
Madame Lévesque
considérait la façon de procéder de votre journal, dans ce cas, comme contraire
à l’éthique journalistique et comme une atteinte à sa vie privée. La
publication de son adresse et de son numéro de téléphone lui a valu, en effet,
de nombreuses tracasseries et des appels anonymes. Elle comprenait
difficilement que votre journal ait agi ainsi à son endroit d’autant plus que
les trois autres lettres publiées dans la même édition ne comportaient que le
nom de leurs signataires et celui de l’endroit où ils résidaient. Aussi
était-elle convaincue qu’il s’agissait là d’un geste délibéré pour lui nuire.
Commentaires du mis en cause
Selon vous, la
publication de l’adresse et du numéro de téléphone de madame Lévesque était dû
à une malencontreuse erreur, le journaliste récemment chargé de la page des
lecteurs avait oublié de faire disparaître ces mentions, contrairement à la
politique normale du journal de ne publier que le nom des signataires des
lettres ouvertes. Votre journal avait aussi, selon que vous l’indiquiez, le
souci de respecter le droit de la personne de livrer publiquement ses opinions
sans risque d’être importunée. Aussi offriez-vous vos excuses à la plaignante
pour cet incident fâcheux.
Analyse
Le Conseil n’est pas en mesure de conclure, autrement qu’en faisant un procès d’intention au Courrier Laval, que ce journal a délibérément voulu nuire à la plaignante en publiant intégralement son adresse et son numéro de téléphone. Il espère vivement que tel n’est pas le cas et rappelle à ce journal qu’en matière de publication des lettres des lecteurs, il est plus conforme aux exigences de l’éthique journalistique de ne publier que le nom des signataires des lettres ouvertes et celui du lieu où ils résident.
Les journaux taisent habituellement l’adresse et le numéro de téléphone des lecteurs qui leur écrivent, en vue justement de permettre à ces derniers de livrer publiquement leurs opinions sans risquer d’être inquiétés de quelque façon. Ces renseignements, en plus de comporter effectivement le risque de causer des torts aux personnes, comme l’illustre le présent cas, n’ajoutent rien à l’information du public et n’ont comme seul but que de permettre aux journaux de s’assurer de l’authenticité des lettres qu’ils reçoivent.
Analyse de la décision
- C08D Identification des textes