Plaignant
Le Parti civique
de Verdun
Représentant du plaignant
M. William
Gaudreau (président, Parti civique de Verdun)
Mis en cause
Le Messager
[Verdun]
Représentant du mis en cause
Mme Carole
Beaulieu (rédactrice en chef, Le Messager [Verdun])
Résumé de la plainte
Le Messager fait
preuve de parti pris contre le Parti civique de Verdun en négligeant de faire
état de son programme électoral et en ne publiant pas les photos de ses
candidats dans l’édition précédant le scrutin. Le journal ignore les
interventions du Parti civique aux assemblées du conseil municipal et refuse,
depuis un certain temps, de publier les opinions de son chef dans la section
réservée aux politiciens locaux. Le Messager devrait prendre en considération
le fait que le Parti civique est un de ses clients.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte dans laquelle vous dénonciez le parti pris
défavorable du Messager de Verdun à l’endroit du Parti civique que vous
représentez et du peu de soin qu’il prend à en rapporter les activités. Ainsi,
ce journal avait-il négligé, selon vous, de faire état de votre programme
électoral au cours de la campagne de l’automne 1981. Il avait de même omis de
publier, dans son édition précédant le scrutin, la photographie des candidats
de votre Parti. Il en ignorait délibérément les interventions très importantes
aux assemblées du conseil municipal et refusait même, depuis un certain temps,
de publier vos commentaires et points de vue dans la chronique qu’il réserve
aux politiciens locaux. Un autre exemple: Le Messager n’avait pas couvert la
cérémonie du dévoilement du sigle de votre Parti, le 29 mai 1982.
Selon vous, Le
Messager devrait prendre en considération le fait que votre Parti est un de ses
clients et que sa présence sur la scène politique municipale lui est d’autant
plus profitable financièrement qu’il lui fait vendre de la publicité aux autres
formations politiques locales.
Commentaires du mis en cause
La rédactrice en
chef du Messager de Verdun, madame Carole Beaulieu, soutenait, pour sa part,
que son journal avait bel et bien présenté les points saillants du programme de
votre Parti dans son édition du 14 octobre 1981. Les photos des candidats de
votre Parti que vous lui aviez soumises avaient été aussi publiées à la une de
cette même édition. Si le journal n’avait pas publié les photos des candidats à
la veille du scrutin, cependant, c’était que le nombre (43) ne le permettait
pas.
Selon elle, si
Le Messager faisait peu état des interventions de votre Parti aux séances du
conseil municipal, c’était qu’elles n’apportaient rien de neuf aux débats et ne
constituaient pas matière à nouvelles. En revanche et même s’il ne pouvait vous
assurer une publication régulière de vos textes, madame Beaulieu affirmait que
Le Messager était toujours disposé à publier vos points de vue dans la
chronique réservée à la politique locale, en autant qu’ils soient conformes aux
règles du journal qui exigent des correspondants des commentaires brefs qui
répondent à des critères élémentaires d’orthographe, de syntaxe et de
grammaire. A ce sujet, madame Beaulieu soulignait que, bien souvent, si vos
textes n’ont pas été publiés, c’est qu’ils ne répondaient pas à ces normes et
qu’ils étaient parfois rédigés de telle façon que la rédaction même ne pouvait
saisir le sens du commentaire». D’ailleurs, ajoutait-elle, elle vous en avait
souvent fait la remarque.
Enfin, madame
Beaulieu attribuait à un «oubli involontaire» et à un malentendu, le fait
qu’aucun représentant du journal n’ait assisté au dévoilement du sigle de votre
Parti.
Analyse
Le Conseil est d’avis, d’une part, que Le Messager de Verdun a consacré une couverture équitable aux activités de votre Parti au cours de la campagne électorale de novembre 1981, comme en témoignent les articles et les photos des candidats parus dans l’édition du 14 octobre 1981.
D’autre part, l’attention que décide d’accorder Le Messager aux interventions et aux activités de votre Parti relève du jugement rédactionnel de l’éditeur de ce journal. Le Conseil ne saurait intervenir dans ce genre de décisions si ce n’est que pour revoir les critères qui président à leurs choix et qui ne correspondraient pas au devoir de la presse d’informer le public des questions d’intérêt public complètement et sans parti pris.
Rien dans le présent cas ne permet au Conseil de conclure que le peu d’attention que vous accorde Le Messager soit attribuable à un quelconque désir de taire des informations qui ne correspondraient pas à ses convictions politiques ou encore de priver ses lecteurs d’une information d’intérêt public.
Le Conseil estime qu’étant donné que les journaux locaux sont si près de leurs lecteurs et de l’activité qui les touche le plus immédiatement, ils se doivent de respecter l’équilibre des points de vue des citoyens et de rendre compte de cette activité dans un esprit d’équité. A ce sujet, la rédactrice en chef du journal a donné l’assurance au Conseil qu’elle était toujours disposée à faire état des activités et des points de vue de votre Parti.
Enfin, contrairement à ce que vous croyez, l’achat de publicité par votre Parti ne doit en aucun temps influencer le contenu rédactionnel du journal. L’information publiée dans Le Messager doit être uniquement fonction du degré d’intérêt public que représente un événement et n’a pas à être dictée par le profit escompté d’un achat de publicité.
Analyse de la décision
- C02A Choix et importance de la couverture
- C12A Manque d’équilibre
- C21E Subordonner l’information à des intérêts commerciaux