Plaignant
M. Robert Côté
Mis en cause
Le Quotidien
[Chicoutimi] et Progrès-Dimanche [Chicoutimi]
Représentant du mis en cause
M. Bertrand
Tremblay (rédacteur en chef, Le Quotidien [Chicoutimi])
Résumé de la plainte
Le Quotidien et
Progrès-Dimanche retranchent des passages importants de deux lettres ouvertes
du plaignant, publiées dans leur édition respective des 6 et 16 mai 1982, puis
refusent d’en faire paraître deux autres. Par respect pour l’opinion d’autrui,
les journaux devraient consulter l’auteur d’une lettre ouverte avant de
modifier son contenu, ou encore lui demander d’en faire un résumé.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de votre plainte contre Le Quotidien et
Progrès-Dimanche de Chicoutimi. Vous reprochiez à ces deux journaux d’avoir
retranché, dans leur édition respective du 6 et du 16 mai 1982, des passages
importants de deux de vos lettres ouvertes concernant la crise économique
actuelle et de ne pas avoir publié deux autres de vos lettres sur le même
sujet, datées du 19 mai et du 4 juin 1982.
Vous estimiez arbitraire
et contraire à la liberté d’expression et au droit à l’information, la
prérogative de l’éditeur de choisir et de modifier les lettres des lecteurs.
Selon vous, en effet, par respect pour l’opinion d’autrui, le responsable de la
page des lecteurs devrait consulter l’auteur d’une lettre ouverte avant d’en
retrancher des passages ou encore lui demander d’en faire un résumé.
Commentaires du mis en cause
Le rédacteur en
chef du Quotidien, monsieur Bertrand Tremblay, expliquait au Conseil, pour sa
part, qu’il était impossible à son journal de reproduire intégralement toutes
les lettres ouvertes. A cause de l’espace restreint, on se devait de faire une
sélection et de retrancher les textes trop longs afin de favoriser l’expression
du plus grand nombre d’opinions possible.
Analyse
Nul ne peut prétendre, d’une part, avoir accès de plein droit à la tribune réservée au courrier des lecteurs. D’autre part, la décision de publier, de rejeter ou modifier des lettres ouvertes relève de la prérogative de l’éditeur qui lui confère une latitude qui, bien que large, n’est pas absolue. En effet, les journaux doivent favoriser l’expression d’autant de points de vue possible et ils doivent éviter de refléter uniquement les points de vue de l’éditeur ou encore d’écarter ceux qui ne correspondent pas à ce dernier. Enfin, s’ils font des modifications à ces lettres, ils doivent éviter d’en changer le sens ou encore de trahir la pensée de leur auteur.
Le Conseil ne retient pas de blâme dans ce cas contre Le Quotidien ni contre Progrès-Dimanche étant d’avis qu’ils ont fait ici un usage de leur prérogative conforme aux règles de l’éthique journalistique et à leur responsabilité d’informateur public.
Analyse de la décision
- C08B Modification des textes