Plaignant
M. Pierre
Vigneault (directeur, Le Trait d’union [Mascouche])
Mis en cause
La Revue
[Terrebonne] et M. Aimé Despatie (éditeur)
Résumé de la plainte
Dans une note de
la rédaction parue le 21 avril 1982, l’éditeur de La Revue de Terrebonne, M.
Aimé Despatie, accable malicieusement le directeur d’un hebdomadaire concurrent
en demandant aux auteurs d’une lettre anonyme intitulée «P.V. (Pierre Vigneault)
pars vite!» de bien vouloir s’identifier, s’ils voulaient que cette dernière
soit publiée.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte du directeur de l’hebdomadaire Le Trait
d’union de Mascouche, monsieur Pierre Vigneault, qui vous reprochait d’avoir
«laissé planer des présomptions gratuites sur son impopularité» dans une note
de la rédaction publiée dans La Revue de Terrebonne du 21 avril 1982.
Vous aviez en
effet démontré, selon le plaignant, «un plaisir malicieux à ternir l’image» de
votre compétiteur, monsieur Vigneault, en demandant aux auteurs d’une lettre
anonyme intitulée: «P.V. (Pierre Vigneault) par vite!» de bien vouloir
s’identifier pour que vous puissiez la publier. Monsieur Vigneault estimait que
vous auriez dû jeter cette lettre anonyme sans inviter leurs auteurs à
communiquer avec vous conformément à la politique à suivre en cette matière, au
lieu de l’identifier et de l’accabler par vos commentaires désagréables.
Commentaires du mis en cause
Vous informiez le
Conseil, pour votre part, qu’étant donné que votre journal ne publiait pas de
lettres anonymes, vous aviez cru justifié, dans le présent cas, de rechercher,
par voie de la rédaction, les auteurs de ladite lettre. Vous souteniez avoir
agi ainsi en toute bonne foi sans cherche à ternir la réputation du plaignant.
Analyse
Le Conseil est d’avis que si, comme vous le dites, la politique de votre journal est de ne pas publier les lettres anonymes, vous n’avez pas non plus à en rechercher publiquement les auteurs, en utilisant les pages de votre journal comme vous l’avez fait dans le présent cas, en en livrant indirectement le contenu à vos lecteurs. Un tel subterfuge est inadmissible et contraire à l’éthique du journalisme car il équivaut à la publication pure et simple de telles lettres.
Le Conseil doute ici de la bonne foi que vous invoquez, d’autant plus que c’est la seconde fois que votre journal se sert de ses pages pour discréditer son concurrent en endosssant, sans aucune apparente réserve, les opinons défavorables à ce dernier, peu importe qui les profère. Dans ce cas-ci, le Conseil trouve inacceptable que vous vous soyez montré prêt à en assumer la responsabilité alors que leurs auteurs mêmes ne se sont pas eux-mêmes identifiés publiquement. Une telle façon de faire ne peut qu’entacher votre crédibilité d’informateur public.
Analyse de la décision
- C17B Diffamation (citation)
- C22H Détourner la presse de ses fins