Plaignant
M. Yves Sénécal
Mis en cause
Le Journal de
Montréal et M. Maurice Côté (chroniqueur)
Résumé de la plainte
Les textes
signés par le chroniqueur Maurice Côté dans Le Journal de Montréal constituent
de la publicité déguisée, destinée à promouvoir les intérêts de certains
établissements commerciaux et ceux du Parti libéral du Canada. Le potinage de
bas étage n’a pas sa place dans un grand quotidien. Le chroniqueur n’a rien
changé à sa façon de faire malgré la remontrance que lui a adressée le Conseil
de presse du Québec en 1975.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte de monsieur Yves Sénécal qui dénonçait,
d’une façon générale, le caractère trompeur de vos chroniques qui, selon lui,
ne sont que de la publicité déguisée en faveur d’établissements commerciaux ou
encore du Parti libéral du Canada. Pour illustrer sa plainte, monsieur Sénécal
portait à la connaissance du Conseil votre chronique du 26 juillet 1982.
Monsieur Sénécal
estimait également déplacé votre «potinage de bas étage» lequel, à son avis,
n’a pas sa place dans un grand quotidien d’information. Aussi demandait-il au
Conseil de formuler un blâme sévère à votre endroit considérant que vous
n’aviez rien changé à votre façon de faire malgré le blâme que ce dernier vous
avait fait il y a quelques années.
Commentaires du mis en cause
Vous estimiez, pour
votre part, qu’un écho serait sans valeur si les personnes dont vous parlez
n’étaient pas identifiées à l’endroit où elles travaillent ou à l’association
au sein desquelles elles militent, même si cela devait constituer
inévitablement une publicité indirecte. Vous jugiez, par ailleurs, «insensé et
inadmissible » que l’on vous prête l’intention de vous servir de vos chroniques
à des fins politiques. A ce sujet, vous informiez le Conseil du soin que vous
mettez à partager vos échos entre tous les partis politiques et que vous ne
vous permettiez jamais de commentaires sur les personnes politiques.
Analyse
Le Conseil réitère la décision qu’il rendait le 10 janvier 1975 dans une plainte semblable portée contre vous et Le Journal de Montréal. Vos chroniques équivalent à des textes publicitaires. Vos propos constituent de la publicité déguisée propres à tromper le lecteur sur la nature de l’information qu’il reçoit. Comme journaliste, vous n’avez pas, selon le Conseil, à vous faire le promoteur de qui ou de quoi que ce soit, cela étant du ressort du service de la publicité de votre journal.
Le Conseil incite aussi à nouveau Le Journal de Montréal, à faire en sorte que vos chroniques en renferment plus aucun élément publicitaire et à prendre mesures promises en 1975 pour corriger la situation. Des chroniques, comme les vôtres, qui sont réservées surtout à des potins et aux mondanités, si elles sont dépourvues de tout contenu publicitaire, constituent une forme de journalisme acceptable puisqu’elles peuvent servir à transmettre des informations d’intérêt public. Toutefois, si leur formule demeure inchangée, elle devrait être identifiée comme de la publicité ou encore du publi-reportage.
Analyse de la décision
- C21C Traitement à caractère promotionnel