Plaignant
Le Refuge pour
les femmes de l’Ouest de l’Ile
Représentant du plaignant
Mme Ann Wood (présidente
du Conseil d’administration, Refuge pour les femmes de l’Ouest de l’Ile)
Mis en cause
The News and
Chronicle [Pointe-Claire], M. Ted Burley (éditorialiste) et M. Ross Greer
(journaliste)
Résumé de la plainte
L’article
«Pierrefonds shelter for women protested», publié sous la signature du
journaliste Ross Greer dans l’édition du 17 novembre 1982 du News and
Chronicle, divulgue l’emplacement du Refuge pour les femmes de l’Ouest de
l’Ile, ce qui constitue une menace pour la sécurité de ses résidentes et de ses
employés. Ce texte et un autre du même journaliste intitulé «Pierrefonds
powerless on battered women’s shelter», publié le 23 novembre, rapporte les
allégations d’un citoyen sans en vérifier la véracité auprès des responsables
du Refuge. L’éditorial «The individual vs the collective», paru sans signature
le 23 novembre, comporte des commentaires injustes et sans fondement.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte déposée par le conseil d’administration
du Refuge pour les femmes de l’Ouest de l’Ile contre deux articles et un
éditorial publiés respectivement dans les éditions du 17 novembre 1982 et du 23
mars 1983 de l’hebdomadaire The News and Chronicle de Pointe-Claire.
Le plaignant reprochait,
d’une part, à votre journal d’avoir divulgué l’emplacement du refuge en
question dans votre article du 17 novembre 1982 intitulé: «Pierrefonds shelter
for women protested» puisqu’une telle information comportait comme conséquence
une menace à la sécurité de ses résidents et de ses employés. Il vous
reprochait aussi d’avoir rapporté dans le même article, ainsi que dans celui du
23 mars 1983 intitulé: «Pierrefonds powerless on battered women’s shelter», les
allégations d’un citoyen qui contestait la présence du Refuge dans le voisinage
sous prétexte que c’était une nuisance pour les résidents du secteur. Selon le
plaignant, pour éviter de porter indûment atteinte à la réputation de cet
organisme, vous auriez dû, avant de les publier, vérifier la véracité de telles
affirmations auprès des responsables du Refuge.
Enfin, les
responsables du Refuge estimaient injustes et sans fondement les commentaires
contenus dans l’éditorial non signé, paru le 23 mars 1983 sous le titre: «The
individual vs the collective» à l’effet qu’ils considéraient l’attitude des
personnes qui les critiquaient comme une «hérésie» et un manque de compassion
devant la souffrance humaine.
Commentaires du mis en cause
Vous rejetiez
ces allégations comme non fondées.
Analyse
Le Conseil est d’avis que The News and Chronicle a manqué de discrétion et de jugement en divulguant le nom de la rue où est situé le Refuge. Une telle mention n’était pas nécessaire à la bonne information du public et comportait effectivement la conséquence de mettre inutilement en danger ses résidents et son personnel. Le Conseil est d’avis également que vos lecteurs auraient été mieux informés si vous aviez pris la peine d’exposer le point de vue des responsables du Refuge vis-à-vis les critiques qui leur étaient adressées.
Enfin, il relève de la prérogative de l’éditeur de se réserver à tout moment l’espace qu’il juge à propos dans les pages de son journal pour prendre parti et exprimer ses critiques, faire valoir ses points de vue sur une idée, une situation, une personne, un groupe, etc. Il doit toutefois exercer cette prérogative avec la même rigueur et la même intégrité qui s’imposent à tout professionnel de l’information soucieux de sa responsabilité d’informateur public.
Dans le présent cas, le Conseil est d’avis que l’éditorialiste s’est acquitté de sa fonction conformément aux règles de l’éthique journalistique.
Analyse de la décision
- C01A Expression d’opinion
- C12C Absence d’une version des faits
- C16C Publication de l’adresse/téléphone