Plaignant
M. Robert Amyot
Mis en cause
Les
Nouvelles/The News [Saint-Laurent] et M. Christy McCormick (chroniqueur)
Résumé de la plainte
Dans l’article
intitulé «Makes a fellow pround to be Canadian», publié dans l’édition du 6
juillet 1983 du journal Les Nouvelles/The News, le chroniqueur Christy
McCormick compare la parade de la St-Jean-Baptiste à un rallye nazi. Le
chroniqueur doit se rétracter publiquement.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte de monsieur Robert Amyot concernant
votre article: «Makes a fellow proud to be Canadian» publié dans le journal Les
Nouvelles/The News de Saint-Laurent le mercredi 6 juillet 1983, article qu’il
considérait comme des plus tendancieux puisque vous y compariez la parade de la
Saint-Jean-Baptiste à un rallye nazi. Monsieur Amyot vous demandait de vous
rétracter publiquement.
Commentaires du mis en cause
Vous estimiez
que, loin de vous en prendre au seul nationalisme québécois, vous vous en
preniez aux mauvais côtés du nationalisme en général. Vous ne voyiez pas non
plus comment vous auriez pu vous rétracter puisque les opinions que vous
exprimiez étaient conformes à vos sentiments personnels.
Invitée à
fournir ses commentaires, la nouvelle direction du journal a décliné
l’invitation du Conseil pour la raison que vous n’y travaillez plus.
Réplique du plaignant
Insatisfait de vos
explications, monsieur Amyot mettait en doute votre professionnalisme. Pourquoi
n’avoir mentionné que la seule parade de la Saint-Jean pour illustrer votre
aversion contre les manifestations nationalistes en général? Et si, comme vous
le prétendez, vos propos devaient être interprétés dans leur sans large, ne
constituaient-ils pas une insulte à toutes les nationalités qui célèbrent une
fête nationale?
Analyse
Tout en jouissant d’une grande latitude dans l’expression de ses points de vue, le chroniqueur doit veiller à ne pas déformer les faits, leur donner une signification qu’ils n’ont pas ou laisser planer des malentendus qui risquent de discréditer les personnes ou les groupes. Dans le présent cas, le Conseil déplore les rapprochements que vous avez faits entre les parades de la Saint-Jean-Baptiste et les rallyes nazis. Ils étaient déplacés et susceptibles d’attiser les préjugés dans une société où la presse doit plutôt se faire un devoir de les dissiper.
Analyse de la décision
- C18D Discrimination
Commentaires des dissidents à propos de la décision
Dissidence de
monsieur Philippe Deane Gigantès:
The Press
Council should not condemn Christy McCormick.
One may
not share his view – expressed in a column of opinion – that flag-bedecked St.
Jean Baptiste parades, in the past, weren’t «much different in tone from those
Nazi rallies we see in films».
But to
argue that Mr McCormick should be censored because he offends many, perhaps a
majority, is to forget that majorities are often wrong. To cite a recent example,
the majority which opposed rights for francophones in the Winnipeg referendum
was wrong. The members of this Winnipeg majority are offended because the press
calls them racist bigots. They probably feel this description incites hatred
towards them.
Participants
in St. Jean Baptiste parades no doubt feel the word Nazi incites hatred towards
them.
The Press
Council has not condemned newspapers which used the words racist bigots to
describe some Winnipeg people opposing rights for francophones. But it condemns
Mr. McCormick because St. Jean Baptiste parades evoke Nazism for him.
In both
instances, the words were insulting. Would the Press Council say that it’s all
right to insult anti-francophones but not all right to insult francophones? Of
course not. The question is rhetorical but it illustrates well the pitfalls of
censorship: By its decision to condemn Mr. McCormick, the Press Council has
departed from its role of impartially defending the public’s right to
information and the freedom of the press and has taken on the task of defending
the susceptibilities of the majority. That’s a task it should have left to the
courts, which can apply the laws prohibiting libel and hate literature.
Dissidents
M. Philippe
Deane Gigantès