Plaignant
M. Aimé Trottier
Mis en cause
Le Soleil
[Québec] et Le Peuple-Courrier [Montmagny]
Représentant du mis en cause
M. Claude Masson
(éditeur adjoint et rédacteur en chef, Le Soleil [Québec]) et M. Claude
Marchand (directeur de l’information, Le Peuple-Courrier [Montmagny])
Résumé de la plainte
Le Soleil et Le
Peuple-Courrier auraient dû s’abstenir de publier une lettre diffamatoire
adressée au Premier ministre du Québec par le maire de Montmagny, M. Cajetan
Gauthier.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de votre plainte contre Le Soleil de Québec et Le
Peuple-Courrier de Montmagny concernant la publication d’une lettre ouverte
adressée au premier ministre du Québec par le maire de Montmagny, monsieur
Cajetan Gauthier, médecin.
Selon vous, ces
journaux auraient dû s’abstenir de publier une telle lettre qui, à cause des attaques
personnelles contre le premier ministre, revêtait un caractère libelleux et
diffamatoire.
Commentaires du mis en cause
Le directeur de
l’information du Peuple-Courrier, monsieur Claude Marchand, reconnaissait pour
sa part que bien que la lettre de monsieur Gauthier était agressive et
choquante, elle adoptait un style d’expression fréquemment utilisé par le
premier ministre lui-même. Il n’y avait pas non plus à se surprendre que les
propos d’un homme politique s’attirent des critiques même acerbes. Enfin, loin
de publier ladite lettre intégralement, le journal en avait omis un passage qui
dénigrait nettement la personne morale et physique du premier ministre.
L’éditeur
adjoint et rédacteur en chef du Soleil, monsieur Claude Masson, estimait quant
à lui que son journal avait respecté l’éthique professionnelle et les normes
d’édition et de publication en vigueur en publiant la lettre de monsieur
Gauthier après en avoir extirpé les propos jugés outranciers et injurieux. Par
ailleurs, Le Soleil avait aussi publié d’autres lettres exprimant des opinions
contraires à celle de monsieur Gauthier.
Réplique du plaignant
En réplique à
ces commentaires, vous souteniez qu’il n’était pas suffisant d’extirper
certains passages de la lettre en question. La publication d’opinions contraires
ne pouvait non plus réparer le tort causé à la personne injuriée.
Analyse
Le Conseil estime que Le Soleil et Le Peuple-Courrier étaient parfaitement justifiés de publier la lettre du docteur Gauthier compte tenu de la polémique déclenchée par les déclarations du premier ministre Lévesque sur la participation des gens du troisième âge à la vie politique du Québec. Il apparaît aussi au Conseil que ces journaux se sont acquittés adéquatement de leur tâche en publiant comme ils l’ont fait la lettre en question.
Analyse de la décision
- C08H Lettres diffamatoires