Plaignant
Le Conseil
populaire des communications de l’Est du Québec
Représentant du plaignant
M. Jacques Landry
(président, Conseil populaire des communications de l’Est du Québec)
Mis en cause
CBFT-TV [SRC,
Montréal] et Mme Françoise de Repentigny (réalisatrice)
Représentant du mis en cause
M. Pierre O’Neil
(directeur du service de l’information, Société Radio-Canada [Montréal])
Résumé de la plainte
Un reportage de
la Société Radio-Canada, diffusé le 30 août 1983 dans le cadre de l’émission
«Première page», présente les endroits les plus pauvres de la Gaspésie en
laissant entendre qu’ils reflétaient la situation économique de cette région.
L’analyse proposée s’appuie sur des stéréotypes trop urbains, entretenant ainsi
les préjugés.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte de monsieur Jacques Landry, président du
Conseil populaire des communications de l’Est du Québec, qui s’en prenait au
reportage sur la Gaspésie diffusé au cours de l’émission «Première page», le 30
août 1983, à la télévision de Radio-Canada.
Le président du
Conseil populaire des communications de l’Est du Québec, s’associait «à la
population et aux organismes gaspésiens pour dénoncer le manque de rigueur
professionnelle de ce documentaire», considérant que ses responsables avaient
cherché à montrer des images d’exception dans les endroits les plus pauvres de
la Gaspésie en laissant croire qu’elles reflétaient la situation économique de
toute la région. En basant leur analyse sur des «stéréotypes trop urbains»,
leur reportage entretenait, en les accentuant, des préjugés sur la Gaspésie
tels la pauvreté, l’alcoolisme, etc.
Commentaires du mis en cause
Vous disiez
chercher en vain dans les prétentions du plaignant «des explications, des
«statements», des preuves, des relevés d’erreurs». «Il n’était pas dans notre
entreprise, ajoutiez-vous, de présenter le discours officiel (…) des
porte-parole des institutions», l’objectif du reportage étant plutôt de
«montrer comment les gens de la Gaspésie vivaient la crise économique». C’est
pourquoi l’émission était presqu’entièrement constituée de témoignages,
d’images et de situations vécues par les Gaspésiens.
Analyse
Le choix et le traitement des informations relèvent du jugement rédactionnel des médias et des journalistes et on ne peut leur reprocher de ne pas avoir traité de tous les aspects d’une question dont ils ont choisi d’informer le public.
Le Conseil est d’avis toutefois que dans le présent cas, la Société Radio-Canada s’est limitée à présenter un portrait stéréotypé de certaines dimensions de la vie gaspésienne. Son reportage, tant dans sa structure que par son contenu, ne répondait pas aux attentes créées par son titre, lequel laissait entrevoir l’analyse d’une réalité autrement plus large et complexe.
Analyse de la décision
- C18C Préjugés/stéréotypes