Plaignant
La Vigie [Centre
d’aide et de prévention d’assauts sexuels]
Représentant du plaignant
Mme Brigitte Poirier
(porte-parole, La Vigie [Centre d’aide et de prévention d’assauts sexuels])
Mis en cause
Le
Saint-François [Valleyfield]
Représentant du mis en cause
M. André
Pomerleau (directeur, Le Saint-François [Valleyfield])
Résumé de la plainte
Dans son édition
du 16 juillet 1985, Le Saint-François fait paraître une publicité violente et
discriminatoire, qui annonce la tenue d’un spectacle de simulation au cours
duquel une femme se fait battre, martyriser et éventrer.
Griefs du plaignant
Le Conseil a
terminé l’étude de la plainte du Centre d’aide et de prévention d’assauts sexuels
La Vigie concernant la publicité parue dans le journal Le Saint-François de
Valleyfield le 16 juillet 1985.
La porte-parole
du Centre La Vigie, madame Brigitte Poirier, dénonçait comme «violente et
discriminatoire envers les femmes» la publicité en question annonçant, photo à
l’appui, la tenue d’un spectacle de simulation au bar Trans-Canada de
Valleyfield, au cours duquel une femme enchaînée se faisait battre, martyriser
et éventrer.
A l’appui de
cette plainte, La Vigie portait à l’attention du Conseil une pétition et de
nombreuses lettres d’appui manifestant le désaccord de la population de
Valleyfield avec le comportement du journal et réclamant l’adoption d’un code
d’éthique publicitaire pour les journaux locaux, «plus particulièrement Le Saint-François».
Selon les signataires, l’expérience prouvait en effet qu’il était «plus
qu’hasardeux de se fier uniquement à la bonne volonté des responsables de la
publicité et/ou des responsables du journal en ce qui a trait à la publicité
sexiste, violente et pornographique».
Commentaires du mis en cause
Le directeur du
journal Le Saint-François, monsieur André Pomerleau, faisait valoir pour sa
part au Conseil que le montage de l’annonce en question avait été utilisé par
erreur et qu’il avait donné instruction à son personnel de prendre les mesures
«afin qu’une telle situation ne se reproduise pas».
Réplique du plaignant
La Vigie se
disait alors surprise qu’une telle erreur à son avis «très grave ait pu se
produire de cette façon», puisque ce n’était pas la première fois qu’un tel
problème se produisait. Elle rappelait à cet égard qu’un groupe de femmes de
Valleyfield avait, il y a environ quatre ans, rencontré les responsables des
journaux locaux «pour régler une fois pour toute le problème de la publicité
pornographique/sexiste». Elles auraient alors conclu «une entente verbale» avec
les responsables de ces journaux.
Ce que La Vigie
réclamait maintenant, c’était un code d’éthique publicitaire écrit «concernant
la publicité sexiste/pornographique» s’inspirant du document publié par le
Conseil du statut de la femme à ce sujet.
Analyse
Les médias sont responsables de la publicité au même titre que de l’information et ils se doivent tout autant d’en surveiller la qualité. Le Conseil estime en l’occurrence que la publicité dénoncée, à cause de son caractère sexiste propre à inciter à la violence contre les femmes, est contraire aux normes de l’éthique journalistique de même qu’à la responsabilité sociale des médias. Aussi, le Conseil blâme-t-il vigoureusement Le Saint-François pour son manque de rigueur dans le présent cas et l’incite à prendre dès maintenant des mesures concrètes pour faire en sorte que cela ne se reproduise plus.
Analyse de la décision
- C10A Choix de la publicité