Plaignant
M. Raphael Ryba
(membre, Comité pour la paix au Proche-Orient)
Mis en cause
The Gazette
[Montréal]
Représentant du mis en cause
Mme Stephanie
Whittaker (ex-ombudsman, The Gazette [Montréal])
Résumé de la plainte
En publiant la
lettre du plaignant le 23 octobre 1988, sous le titre «Hopeful signs in Middle
East», The Gazette substitue sa signature à celle du Comité pour la paix au
Proche-Orient, qu’il représente, en plus de beaucoup réduire la longueur du
texte. Ces agissements sont contraires aux règles élémentaires de l’éthique
journalistique.
Faits
Le 13 octobre
1988, monsieur Raphael Ryba remet au journal The Gazette, pour fins de
publication, une lettre ouverte adressée au secrétaire d’Etat aux Affaires
extérieures du Canada, monsieur Joe Clark. Cette lettre est signée ainsi: Le
Comité pour la paix au Proche-Orient, par Raphael Ryba.
La lettre est
publiée dans l’édition du 23 octobre 1988, sous le titre «Hopeful signs in Middle
East». La lettre publiée comporte quelques modification par rapport à la
version initiale: l’appel au ministre Clark a été supprimé, la longueur de la
lettre réduite et la signature remplacée par «Raphael Ryba, Montréal».
Griefs du plaignant
Monsieur Ryba
s’adresse au Conseil de presse le 7 novembre 1988. Il considère que, en
substituant sa signature [Raphael Ryba] à celle du Comité pour la paix au
Proche-Orient, le journal The Gazette a commis «un acte qui frôle le faux», un
acte contraire «aux règles élémentaires de l’éthique de la presse». Il prie
donc le Conseil «de réagir contre cet inadmissible acte».
Commentaires du mis en cause
Les commentaires
du journal The Gazette sont transmis au Conseil par l’ombudsman d’alors, madame
Stephanie Whittaker. Cette dernière, dans sa lettre du 5 janvier 1989, fait
valoir les éléments suivants:
– Normalement,
la lettre de monsieur Ryba n’aurait pas dû être publiée, étant donné qu’elle ne
respecte pas les règles [guidelines] établies par le journal en matière de
publication des lettres des lecteurs. Ces règles stipulent notamment que «La
lettre doit être écrite à la troisième personne et s’adresser au public en
général; The Gazette ne publie pas de lettres ouvertes adressées à des tierces
personnes» et «La lettre ne doit pas tenter de mousser la réputation ou faire
office de communiqué de presse pour des personnes ou des organismes désirant
promouvoir un intérêt particuler».
– L’instance et
l’âge du plaignant ont influencé du journal et amené celui-ci à publier malgré
tout sa lettre.
– Le journal a
modifié la lettre de manière à la rendre conforme aux règles en vigueur en
cette matière.
Réplique du plaignant
Le plaignant
réplique le 1er mars 1989: malgré les explications [«bonne volonté»] du
journal, il demeure convaincu que la lettre a été publiée dans une forme
«inadmissible».
Analyse
Le journal The Gazette a décidé de publier la lettre de monsieur Raphael Ryba. Il aurait pu choisir de ne pas la publier. Il avait à ce propos pleine latitude.
Il a aussi décidé de modifier la lettre: c’est là également une prérogative de l’éditeur dans la mesure où les modifications n’ont pas pour effet de trahir la pensée de l’auteur ni d’en modifier le sens ou son message.
Le Conseil considère que, en modifiant comme il l’a fait la lettre du plaignant, le journal n’a pas outrepassé la prérogative qui est la sienne. Aussi, il ne retient aucun blâme contre The Gazette.
Analyse de la décision
- C08B Modification des textes