Plaignant
M. Kenneth W.
Random
Mis en cause
La Revue
[Terrebonne] et M. Aimé Despatis (directeur)
Résumé de la plainte
La Revue de
Terrebonne refuse de publier une lettre ouverte rédigée par le plaignant en
réaction à une chronique parue dans cet hebdomadaire.
Griefs du plaignant
Le Conseil a
terminé l’étude de la plainte de monsieur Kenneth W. Random contre
l’hebdomadaire La Revue de Terrebonne et son directeur, monsieur Aimé Despatis.
Monsieur Random
reprochait au journal et à son directeur d’avoir refusé de publier une lettre
ouverte qu’il soumettait en réaction à un passage de la chronique «Faits
gestes» du 10 janvier 1989 qui traitait de la langue d’affichage au Québec.
Monsieur Random
expliquait qu’il avait téléphoné à monsieur Despatis à ce sujet et que ce
dernier l’avait invité à lui faire parvenir par écrit «un autre son de cloche»,
mais que celui-ci n’avait pas été publié.
Le plaignant
estimait que le directeur de La revue avait un «style biaisé et malhonnête»
dans le traitement qu’il aurait accordé à la Loi 178, tant dans sa chronique
que dans l’accès aux pages du journal qui aurait été nié aux opposants de cette
loi. Monsieur Random se demandait si c’était par «esprit de clocher» que
monsieur Despatis avait accordé l’accès aux pages du journal au député
péquiste, à la Chambre de commerce et à la Commission scolaire des Mille Iles
ainsi qu’à d’autres organismes.
Analyse
Nul n’a accès de plein droit aux pages d’un journal. La décision de publier ou non une lettre ouverte relève de la prérogative de l’éditeur.
Les médias et les professionnels de l’information ont cependant le devoir de favoriser l’expression du plus grand nombre possible de points de vue. Etant toutefois responsable, et ce légalement, de tout ce qu’ils publient, ils doivent par conséquent demeurer libres de déterminer si les propos et les textes qui leur sont soumis sont d’intérêt public et susceptibles de discréditer gratuitement les personnes, les groupes ou les instances mis en cause dans les textes.
En regard de ces principes, le Conseil est d’avis que le journal La Revue et son directeur étaient libres, dans le cas présenté, de refuser de publier la lettre ouverte du plaignant. Aucun blâme n’est donc retenu à cet effet.
Le Conseil rappelle, par ailleurs, qu’ils serait opportun que les entreprises de presse publient fréquemment leur politique relative à la publication des lettres des lecteurs, de façon à faire connaître clairement les limites de cette tribune.
Analyse de la décision
- C08A Choix des textes