Plaignant
M. Fred
Metcalfe
Mis en cause
The Equity
[Shawville] et M. Richard Wills (rédacteur en chef)
Résumé de la plainte
The Equity
publie, sous la signature du plaignant et sans sa permission, un texte que
celui-ci n’a ni écrit, ni signé. Ce texte est constitué de plusieurs extraits
d’un long document que le plaignant a rédigé au sujet de l’Accord du Lac Meech,
et qui n’a pas été soumis au journal à titre de lettre ouverte.
Faits
La plainte concerne
un texte au sujet de l’Accord du Lac Meech, publié dans la section des lettres
des lecteurs de l’hebdomadaire The Equity du 13 juin 1990. Ce texte s’étend sur
une double colonne avec le titre «Metcalfe on Meech», est précédé de la mention
«Dear Editor», et suivi de la signature: «Fred Metcalfe. Bristol».
Ce texte est
constitué de plusieurs extraits d’un long document appuyant l’Accord du Lac
Meech que M. Metcalfe, le plaignant dans le présent dossier, a écrit et titré
«A Grass Root Analysis of the Meech Lake Accord». Le journal a fait un texte
suivi de ces extraits, en respectant entièrement les phrases de l’auteur, tout
en ajoutant, au besoin, un lien grammatical.
Griefs du plaignant
M. Metcalfe reproche
au journal d’avoir publié ce texte sous sa signature et sans sa permission. Il
indique que son document «A Grass Root Analysis of the Meech Lake Accord» n’a
pas été écrit à titre de lettre à l’éditeur et qu’il n’a ni écrit, ni signé, le
texte qui a été publié. Il dit avoir discuté de son document avec le rédacteur
en chef de l’Equity, M. Richard Wills, et avoir pensé sincèrement que le même
traitement aurait été accordé à ce qui a été publié dans le journal à
l’encontre de l’Accord.
M. Metcalfe estime
que le geste du journal équivaut à un falsification de documents, et que
celui-ci a, ce faisant, enfreint ses droits individuels. Se disant une personne
publique, il considère que cette publication l’a «embarrassé et discrédité de
manière injuste».
Commentaires du mis en cause
Le rédacteur en
chef de l’Equity, M. Richard Wills, dit avoir été surpris d’apprendre que M.
Metcalfe avait déposé une plainte au Conseil de presse puisque ce dernier n’a
pas fait connaître ses objections au journal après la parution du texte.
Il signale que
l’Equity a publié dans le passé d’autres «articles» de M. Metcalfe. Aussi, le
journal a accueilli favorablement la contribution de ce dernier au débat public
sur l’Accord du Lac Meech.
Il signale
également que le journal a publié ce texte de bonne foi, ayant considéré que le
document «A Grass Root Analysis of the Meech Lake Accord» lui avait été soumis
pour fin de publication. Il explique que le journal a extrait ce qu’il a estimé
être les principaux points de ce long document et qu’il a publié ceux-ci avec
exactitude et fidélité.
Analyse
L’éditeur d’un journal est libre de publier ou non les lettres ouvertes et les textes d’opinion qui lui sont soumis par les lecteurs. Il peut abréger ceux-ci pour autant que les modifications apportées ne trahissent pas la pensée et la portée des propos de l’auteur.
Dans le cas présent, il semble y avoir eu malentendu entre le plaignant et le journal. Celui-ci semble avoir considéré le document du plaignant comme une lettre à l’éditeur, l’a traité comme tel en y pratiquant de larges coupures, tout en conservant ce qui lui paraissait être l’essentiel de ses propos, et l’a publié en bonne place. De son côté, le plaignant dit que son texte «A Grass Root Analysis of the Meech Lake Accord» n’a pas été écrit à titre de lettre à l’éditeur et qu’il n’a ni écrit, ni signé le texte qui a été publié sous le titre «Metcalfe on Meech».
Le Conseil n’est pas en mesure de trancher ce qui lui paraît être un malentendu, faute d’information sur nombre d’éléments pouvant être en cause, tels: un hebdomadaire comme The Equity a-t-il l’espace requis pour la publication d’un «si long essai»? A-t-il l’habitude d’en publier? A-t-il avisé le plaignant des coupures qu’il allait effectuer? Le plaignant a-t-il mal compris les explications de l’éditeur?
Par ailleurs, le Conseil estime que l’éditeur, en réduisant comme il l’a fait le document de M. Metcalfe, n’a pas trahi sa pensée sur l’essentiel. Le Conseil considère cependant qu’il aurait été plus prudent de signaler aux lecteurs qu’il s’agissait d’un résumé ou d’indiquer les coupures effectuées par des points de suspension mis entre crochets.
Analyse de la décision
- C08A Choix des textes
- C08B Modification des textes