M. Jean-Félix
Racicot

CBFT-TV [SRC,
Montréal] et Mme Annie Gagnon (journaliste)

M. Claude
Saint-Laurent (directeur général des programmes, information télévision,
CBFT-TV [SRC, Montréal])

Un reportage de
la journaliste Annie Gagnon, diffusé au «Téléjournal» de la Société Radio-Canada
le 6 août 1991, présente une vision biaisée du Congrès d’orientation du Parti
conservateur du Canada, tenu à Toronto. Au lieu de parler du contenu de ce
congrès, la journaliste s’intéresse à une dizaine de personnes venues contester
les décisions du gouvernement.

La plainte
concerne un reportage de la journaliste Annie Gagnon diffusé au téléjournal de
Radio-Canada (CBFT-Montréal) le 6 août l99l. Ce reportage traitait d’une
coalition de groupes sociaux venus manifester au Congrès d’orientation du Parti
conservateur du Canada qui se tenait à Toronto, à compter du 7 août 1991.

M. Jean-Félix
Racicot reproche à la journaliste Annie Gagnon d’avoir présenté un reportage
«complètement biaisé» sur le congrès du Parti conservateur du Canada. Il
explique, qu’au lieu de parler du contenu du congrès qui rassemblait quelques
milliers de personnes, Mme Gagnon a plutôt parlé d’une dizaine de personnes
venues à ce congrès pour contester les décisions politiques et économiques du
gouvernement, contribuant ainsi à propager des propos haineux contre le parti
conservateur.

M. Claude
Saint-Laurent, directeur général des programmes (Information Télévision):

M. Saint-Laurent
fait observer que le congrès en question ne commençait que le 7 août et précise
qu’il s’agissait donc d’un «prépapier». Il explique que, le 6 août, «ce qu’il y
avait de plus remarquable au Centre des congrès de Toronto, c’était un
«village» installé à proximité par les membres de différents groupes voulant protester
contre les politiques du gouvernement conservateur».

M. Saint-Laurent
estime que le reportage de Mme Gagnon n’est aucunement biaisé et fait valoir
que la journaliste s’est contentée de décrire le «village» en question et de
faire parler quelques personnes sur les motifs de leur protestation, ceci sans
complaisance dans le traitement des faits et sans exagération sur l’importance
de l’événement.

M. Saint-Laurent
considère que Radio-Canada a couvert le congrès du Parti conservateur du Canada
de façon complète et il souligne, en mentionnant les dates, que «Le
Téléjournal» a couvert ce congrès avec ses correspondants parlementaires et que
le Service des nouvelles a présenté deux émissions spéciales de 30 minutes sur
le réseau national.

Les médias et les journalistes sont libres de leurs choix rédactionnels, tant en ce qui concerne les sujets qu’ils décident d’aborder, qu’en ce qui touche la façon de les traiter.

Dans le cas présent, le Conseil rejette la plainte de M. Jean-Félix Racicot. Radio-Canada et la journaliste Annie Gagnon étaient parfaitement libres de faire un reportage sur la coalition de groupes sociaux venus protester vis-à-vis les politiques du gouvernement conservateur à l’occasion du congrès du Parti conservateur du Canada.

Il y a lieu de souligner que ce reportage ne portait pas sur le congrès lui-même, lequel a été couvert par Radio-Canada dans d’autres reportages de nouvelles et dans des émissions spéciales. Ce n’est pas parce que Radio-Canada a fait un reportage sur ce sujet, à la veille du congrès du Parti conservateur, que l’on peut conclure que Radio-Canada a fait un reportage partial sur le congrès.

• C03C Sélection des faits rapportés

11 January 1994

M. Jean-Félix
Racicot

Après étude, la
commission d’appel a conclu que la décision du tribunal d’honneur était fondée.
La commission a estimé qu’il n’y avait pas d’élément nouveau qui justifierait
l’accueil de l’appel, la dépendance institutionnelle de Radio-Canada
n’impliquant pas, à son avis, d’ingérence au niveau journalistique.

M. Jean-Félix
Racicot a interjeté appel de cette décision.