Plaignant
M. Pierre Tremblay (chef, parti la «Relance économique» de Ste-Anne-des-Plaines)
Mis en cause
Le Bruchésien [Sainte-Anne-des-Plaines] et M. Pierre Limoges (éditeur)
Résumé de la plainte
L’éditeur Pierre Limoges du Bruchésien porte des accusations diffamatoires contre le plaignant, chef d’un parti municipal à Sainte-Anne-des-Plaines, dans un commentaire publié le 30 octobre 1991. Il incite également le public à voter pour un des trois candidats en lice. Le même jour, l’éditeur signe un reportage intitulé «Le mini-brunch de la Relance économique : Un fiasco», dans lequel il ridiculise un brunch organisé par le parti du plaignant.
Faits
Cette plainte
s’inscrit dans le contexte de la campagne électorale municipale de novembre
1991 de Sainte-Anne-des-Plaines. Le plaignant dans le présent dossier, M.
Pierre Tremblay, était le chef du parti la «Relance économique», l’un des trois
partis en lice. Les deux autres étaient «L’Action populaire», l’équipe sortante
dirigée par M. Camil Trudel, et «L’Equipe Gratton», dirigée par M. Jacques
Gratton.
La plainte
concerne un commentaire et un article publiés le 30 octobre 1991 sous la
signature de M. Pierre Limoges, président-éditeur du bimensuel Le Bruchésien.
Le commentaire,
publié en page trois sous la rubrique «Opinions et commentaires», critique le
comportement de certains politiciens municipaux envers la presse, dont celui du
plaignant et de M. Trudel.
L’article,
publié à la même page et coiffé du titre «Le mini-brunch de la Relance
Economique UN FIASCO», rend compte du brunch organisé par ce parti pour
dévoiler son programme électoral. Cet article est également annoncé à la une du
journal par le même titre.
Griefs du plaignant
M. Tremblay reproche le passage suivant du commentaire: «j’en (M. Limoges) conclu qu’à Ste-Anne des Plaines, nous vivons encore sous le régime de Duplessis et il faut que ça change!». M. Tremblay reproche à M. Limoges de l’avoir traité, ainsi que M. Camil Trudel, d’être sous le régime Duplessis, ajoutant de surcroît qu’il faut que ça change. Il lui reproche également d’avoir ainsi incité la population, à quatre jours des élections, à voter pour le troisième candidat, M. Jacques Gratton. En ce qui concerne l’article «Le mini-brunch de la Relance Economique UN FIASCO», M. Tremblay reproche à M. Limoges d’avoir ridiculisé le brunch tenu par son parti en le décrivant, dans le titre et la manchette à la une, comme étant un mini-brunch, et en le dénonçant comme étant un fiasco. Il estime également que M. Limoges «minimise» le CLUB LION et ridiculise la démonstration de kendo présentée lors de cet événement, en ajoutant même que cette démonstration n’avait pas sa place. M. Tremblay se demande s’il relève du professionnalisme journalistique de juger un événement ou encore de dicter à un organisme ce qu’il doit faire ou ne pas faire.
Commentaires du mis en cause
En réponse à cette plainte, M. Pierre Limoges, maintient la nouvelle rapportée dans l’article titré «Le mini-brunch de la relance économique UN FIASCO». Il fait valoir que «lorsque seulement ou à peine cinquante personnes se déplacent pour assister à un rassemblement politique où l’on s’attend à connaître le programme électoral de l’équipe en lice… c’est vraiment un fiasco». M. Limoges remarque par ailleurs qu’il n’a jamais ridiculisé le Club Lion. Il en va de même de la démonstration de kendo présentée lors de ce rassemblement politique. Il explique qu’il a simplement et honnêtement rapporté certains commentaires de citoyens et citoyennes présents dans la salle.
Analyse
Le choix et le traitement de l’information relèvent du jugement rédactionnel des médias et des journalistes. Dans le cas de la couverture d’une campagne électorale, les médias doivent livrer une information équilibrée et conforme aux faits concernant les partis et les candidats en lice. Ceci n’exclut toutefois pas la possibilité pour les médias et les professionnels de l’information d’exprimer leur opinion sur les faits et gestes des candidats et de prendre position en faveur de l’un d’eux, pour autant que cette prise de position s’exprime dans les espaces réservés à l’opinion, tels l’éditorial, le commentaire ou la chronique. Dans le cas présent, le Conseil estime que Le Bruchésien a respecté ces normes et que M. Limoges avait le droit, dans son commentaire, d’exprimer son opinion sur le comportement de certains politiciens municipaux envers la presse. En ce qui concerne l’article sur le brunch tenu par le parti «La Relance Economique», le Conseil est d’avis que le journaliste a couvert cet événement de façon professionnelle, en rapportant ce qu’il a vu et entendu, selon les règles régissant le reportage. Le Conseil est d’avis par ailleurs que ni le traitement accordé à cet événement ni le titre coiffant cet article ne ridiculisaient le Club Lion et la démonstration de kendo. En regard de ce qui précède, le Conseil ne retient pas la plainte de M. Tremblay à l’endroit de M. Pierre Limoges et du journal Le Bruchésien.
Analyse de la décision
- C01B Objection à la prise de position
- C13A Partialité