Plaignant
M. Richard
Chartier
Mis en cause
La Presse
[Montréal] et Mme Claude-Lyse Gagnon (journaliste)
Représentant du mis en cause
M. Claude Masson
(vice-président et éditeur adjoint, La Presse [Montréal])
Résumé de la plainte
Une série de six
articles de la journaliste Claude-Lyse Gagnon, parus dans La Presse entre le 1er
et le 6 novembre 1991, sous le titre «Les chasseresses», encouragent la chasse
et ne présentent aucune autre opinion à cet égard.
Faits
La plainte
concerne une série de six articles de la journaliste Claude-Lyse Gagnon,
publiés entre le ler et le 6 novembre 1991, sous la rubrique «Les
chasseresses», dans le cahier des sports du journal La Presse. Chacun des
articles trace le portrait d’une femme s’adonnant à ce sport.
Griefs du plaignant
M. Richard
Chartier reproche à La Presse d’avoir publié des articles qui encouragent la
chasse et qui ne présentent aucune autre opinion à cet égard. Il affirme
également que les articles de Mme Claude-Lyse Gagnon contiennent de fausses
affirmations, et que celui du 4 novembre soutient des actes illégaux, car l’une
des «chasseresses» appuie le braconnage.
M. Chartier
mentionne qu’il a effectué des démarches auprès de La Presse afin que le
journal publie, sous forme d’articles, l’opinion des défenseurs des animaux sur
la chasse. Il indique que les réponses qu’il a reçues de Mme Gagnon et de M.
Michel Blanchard, directeur des sports, étaient loin de répondre à ses
attentes, tout comme l’offre que ce dernier lui faisait de publier son opinion
sur la chasse dans la tribune libre du cahier des sports.
M. Chartier
conclut que La Presse ne rapporte que l’opinion des chasseurs et laisse très
peu de place à ceux qui s’opposent à la chasse. Comme ce journal publie une
chronique sur la chasse, M. Chartier considère qu’il devrait également publier
des articles qui expriment leur désaccord sur cette pratique.
Commentaires du mis en cause
M. Claude
Masson, vice-président et éditeur adjoint:
En réponse à
cette plainte, M. Claude Masson, vice-président et éditeur adjoint de La
Presse, informe le Conseil de presse qu’il a mis le plaignant en communication
avec Mme Gagnon, et que M. Blanchard a offert à M. Chartier de publier son
opinion sur la chasse dans le cahier des sports.
Mme Claude-Lyse
Gagnon réplique pour sa part que si M. Chartier avait lu jusqu’au bout
l’article du 4 novembre (celui-ci fait le portrait d’une femme originaire de la
Côte Nord, où elle a appris à chasser très jeune avec son père et sa mère), «il
se serait aperçu que le côté « illégal » de cette chasse n’était rien
de plus qu’un euphémisme». A cet égard, elle rappelle ce qu’était la chasse sur
la Côte Nord il y a cinquante ans, lorsque plusieurs faisaient du braconnage à
une «époque où tant de territoires giboyeux étaient interdits à la population».
Analyse
Le choix des sujets et la manière de les traiter relèvent de la liberté rédactionnelle des médias et des journalistes. Il n’appartient pas au Conseil de se prononcer sur les motivations des professionnels de l’information dans leurs choix rédactionnels.
Dans le cas présent, le Conseil ne retient pas la plainte de M. Richard Chartier à l’encontre de Mme Claude-Lyse Gagnon et du quotidien La Presse. Celui-ci était libre, en vertu de sa liberté rédactionnelle, de publier une série d’articles présentant le portrait de femmes s’adonnant à la chasse.
Le Conseil note par ailleurs que le journal a invité le plaignant à faire connaître son opinion dans le cahier des sports de La Presse. Le Conseil a déjà indiqué que la publication de lettres de lecteurs constitue un moyen adéquat pour permettre aux personnes de faire connaître leurs griefs concernant le contenu de l’information. M. Chartier a donc eu l’opportunité de faire valoir son point de vue sur la chasse et d’exposer ses griefs contre la série d’articles de Mme Gagnon. Il a toutefois décliné l’offre de La Presse à cet égard, comme il en avait pleinement le droit.
Analyse de la décision
- C02A Choix et importance de la couverture
- C08A Choix des textes
Date de l’appel
12 April 1994
Appelant
M. Richard
Chartier
Décision en appel
Après étude, la
commission d’appel a conclu que la décision du tribunal d’honneur était fondée,
et, conséquemment, a confirmé cette décision.
Griefs pour l’appel
M. Richard
Chartier, a interjeté appel de cette décision.