M. Philippe
Pouyer (photographe pigiste)

CHRC-AM
[Télémédia, Québec] et M. André Arthur (animateur)

M. J.-Roger
Hébert (directeur des programmes, CHRC-AM [Télémédia, Québec])

Le 16 mars 1993,
sur les ondes de CHRC, l’animateur André Arthur utilise un ton injurieux et des
expressions insultantes à l’égard du plaignant, alors qu’il réalise une
entrevue avec lui à propos de ses méthode de travail comme photographe pigiste.
De plus, l’animateur communique avec l’employeur du plaignant dans le but de
lui nuire.

La plainte
concerne une entrevue de l’animateur André Arthur, de la station radiophonique CHRC,
avec M. Philippe Pouyer, photographe pigiste et également préposé à l’entretien
à l’Hôpital des Vétérans de Sainte-Anne.

Dans cette
entrevue téléphonique, diffusée le 16 mars 1993, à 9 h 46 et en reprise à 12 h
39, M. Arthur questionne et critique M. Pouyer à propos des méthodes qu’il a
employées pour parvenir à réaliser une photographie de M. Jacques Demers,
entraîneur des Canadiens de Montréal, alors sous observation médicale à
l’Hôpital Général de Montréal. M. Pouyer travaillait alors pour le compte du
quotidien La Presse, lequel a publié ladite photo le 11 mars 1993.

Egalement, lors
de la rediffusion de cette entrevue à l’émission du midi, M. Arthur interviewe
Mme Diane Vachon, directrice des communications de l’Hôpital des Vétérans de Sainte-Anne,
au sujet de M. Pouyer, employé de cet hôpital, et de la politique de cette
institution concernant la prise de photos dans ses locaux.

M. Philippe
Pouyer reproche à M. Arthur le ton «gratuitement injurieux, faisant des
parallèles complètement déplacés entre les nazis dans les camps de
concentration et (son) rôle de photographe lors de cet événement». Il s’en
prend également au fait que M. Arthur, qui, dit-il, «non satisfait de (l’)avoir
insulté sur les ondes par ses propos et comparaisons impertinentes», a conclu
son entrevue en le traitant de «salaud».

Enfin, M. Pouyer
reproche à M. Arthur d’avoir communiqué avec son employeur, en la personne de
Mme Diane Vachon, directrice des communications à l’Hôpital des Vétérans, «dans
le but de lui nuire personnellement».

M. J.-Roger
Hébert, directeur des programmes de CHRC 80, considère que la plainte de M.
Pouyer est irrecevable. Il indique que les Entreprises de Radiodiffusion de la
Capitale, ne faisant pas partie du Conseil de presse, ne reconnaissent
«nullement l’autorité de votre Conseil à juger du bien-fondé ou non d’une
plainte nous concernant», et, conséquemment n’entendent pas fournir les pièces
correspondantes à l’entrevue en litige.

Dans le cas présent, le Conseil de presse reconnaît à M. André Arthur le droit d’informer le public sur la pratique utilisée par un photographe pigiste de La Presse pour obtenir une information visuelle.

Cependant, après audition de l’entrevue en litige (dont l’enregistrement a été obtenu de la firme Documentation Bowdens), le Conseil estime, dans le présent contexte, que l’utilisation du terme «salaud» constitue un abus de langage à l’égard de M. Pouyer. Le Conseil rappelle que les professionnels de l’information, s’ils doivent éviter de faire preuve de complaisance, doivent néanmoins se montrer courtois et respectueux envers les personnes interviewées.

Le Conseil ne retient toutefois pas les griefs de M. Pouyer au sujet de l’entrevue que M. Arthur a effectuée avec la directrice des communications de l’Hôpital des Vétérans de Sainte-Anne, Mme Diane Vachon. M. Arthur était en droit de chercher à recueillir des informations sur le règlement en vigueur dans cet hôpital et sur un de ses employés qui travaille à titre de photographe pigiste pour le compte d’un journal.

• C02A Choix et importance de la couverture
• C17C Injure