Plaignant
M. Conrad Caron
Mis en cause
Le Soleil
[Québec]
Représentant du mis en cause
M. J.-Jacques
Samson (éditorialiste en chef et adjoint à l’éditeur, Le Soleil [Québec])
Résumé de la plainte
Le Soleil refuse
de faire paraître la réponse du plaignant à une lettre parue en réponse à une
première lettre ouverte dont il est l’auteur. Cette première lettre du
plaignant constituait une réponse à une chronique politique publiée
antérieurement dans le même journal.
Faits
La plainte
concerne le refus de publication dans le journal Le Soleil à la rubrique de
l’Opinion du lecteur, d’un article dont M. Conrad Caron est l’auteur.
Griefs du plaignant
M. Conrad Caron
se plaint que le journal Le Soleil refuse de publier une réponse à l’article
écrit par M. Paré et paru dans le journal le 16 décembre 1994.
M. Caron allègue
que l’article de M. Paré contient des informations fausses et qui lui causent
un préjudice. M. Caron établit un historique des différents événements qui ont
conduit à sa plainte devant le Conseil de presse.
– Le 8 novembre
1994, le journal publiait la chronique de M. Michel David, «Le blues du PQ»;
– Le 30 novembre
1994, le journal publiait, dans la rubrique Votre Opinion, un article de M. Conrad
Caron, qui se voulait un témoignage de l’exactitude et de la véracité des
propos de M. David;
– Le 16 décembre
1994, le journal publiait dans la même rubrique de courrier une réponse de M.
Paré.
M. Caron dénonce
les propos de M. Paré comme étant faux et inexacts et exige du journal que ce
dernier publie un article, rédigé par lui-même, pour rétablir les faits.
Commentaires du mis en cause
M. J.-Jacques
Samson, éditorialiste en chef et adjoint à l’éditeur, établit les faits
suivants:
– la lettre de M.
Caron, publiée dans le courrier des lecteurs, avait pour propos les
contributions financières de ce dernier au Parti québécois ainsi que son
travail de recrutement de militants au Parti québécois et au Bloc québécois. M.
Caron affirmait que son poste au gouvernement avait été coupé en 1989 pour le
remplacer par un sympathisant libéral et il reprochait au Bloc québécois, plus
particulièrement à son député, ainsi qu’au Parti québécois de ne pas lui avoir
fourni d’emploi;
– M. Paré,
député, a répondu dans la même rubrique, qu’il avait fait des efforts pour
aider M. Caron.
M. Samson,
conjointement avec le journaliste Jean Martel, a décidé que l’article que
proposait M. Caron présentait peu d’intérêt pour l’ensemble des lecteurs.
M. Samson
proposait à M. Caron de soumettre son dossier à un journaliste qui ferait
enquête et que, s’il s’avérait que M. Caron avait été traité injustement, en
raison de son allégeance politique ou que son remplaçant avait profité de
favoritisme, le journal publierait l’information.
M. Caron ayant
refusé cette proposition, le journal Le Soleil considère s’être acquitté de ses
responsabilités.
Réplique du plaignant
M. Caron réitère
qu’il y aurait dû avoir de l’espace dans le journal pour rectifier les propos
de M. Paré à son endroit.
M. Caron édicte
que le rôle des médias est de bien informer la population et de lui dire la
vérité et non pas de protéger l’image des politiciens quand ils ne font pas
leur travail.
Analyse
Le Conseil de presse a déjà mentionné à plusieurs reprises que la décision de publier ou ne pas publier une lettre dans le courrier du lecteur relevait du jugement rédactionnel de l’éditeur d’un journal.
Nul n’a accès de plein droit aux pages d’un journal. Le Conseil note, dans le cas présent, que toutes les parties en cause ont vu leur opinion publiée dans le journal. Que le quotidien refuse de poursuivre l’édition du débat, c’est sa prérogative d’en décider ainsi. Par ailleurs, le Conseil note que le journal a fait preuve de bonne foi en suggérant au plaignant de rencontrer un journaliste, pour enquête.
Aussi, en dernière analyse, le Conseil n’accueille pas la plainte.
Analyse de la décision
- C08A Choix des textes