Plaignant
Mme Danielle
Daveluy; M. Robert Laplante
Mis en cause
Madame au Foyer
[Toronto]
Représentant du mis en cause
Mme Pierrette
Laberge-Ferth (rédactrice en chef, Madame au Foyer [Toronto])
Résumé de la plainte
La revue Madame
au foyer publie une lettre anonyme haineuse à l’endroit de Mme Lisette
Lapointe, épouse du Premier ministre du Québec, dans son édition du mois de
mars 1995.
Griefs du plaignant
Le 13 mars 1995,
Mme Danielle Daveluy portait plainte auprès du Conseil de presse contre la
revue Madame au foyer «pour publication d’une lettre anonyme à contenu haineux»
à l’égard de Mme Lisette Lapointe. Elle joint à sa plainte le texte en cause,
publié au mois de mars 1995, et copie d’une lettre du 6 mars, destinée à
l’éditrice du mensuel, expliquant le dépôt de sa plainte.
Le 15 mars 1995,
M. Robert Laplante portait plainte auprès du Conseil de presse contre Madame au
foyer pour avoir utilisé «un procédé de propagande inqualifiable» en publiant
une lettre anonyme haineuse envers Mme Lisette Lapointe. Il joint à sa plainte
le texte incriminé et la lettre destinée à Mme Laberge-Ferth, rédactrice en
chef du mensuel, datée du 13 mars 1995, indiquant le dépôt de sa plainte.
Commentaires du mis en cause
Mme Pierrette
Laberge-Ferth a répondu aux différentes réprobations qui lui ont été faites
dans une lettre datée du 5 mai 1995. Elle indique que la lettre anonyme a été
publiée en «toute bonne foi, sans la moindre intention de nuire». Elle joint à
son envoi un extrait du numéro de mai de Madame au foyer dans lequel ont été
publiés six extraits de lettres de lecteurs réagissant à la publication de la
lettre anonyme.
Réplique du plaignant
Le 29 mai 1995,
Mme Daveluy faisait savoir au Conseil de presse qu’elle maintenait sa plainte
contre Madame au foyer.
Le 1er juin
1995, M. Laplante faisait de même en précisant que «les mises au point de Mme
Laberge-Ferth ne le satisfaisaient pas». Il ajoutait que la publication d’une
lettre anonyme à tendance haineuse était inadmissible «du point de vue de
l’éthique journalistique».
Analyse
Le Conseil de presse considère qu’un journal est responsable de tout ce qui est publié dans ses colonnes, y compris les lettres du courrier des lecteurs.
Sauf dans le cas où une personne n’est pas directement mise en cause, le journal doit toujours refuser de publier des lettres anonymes afin d’éviter d’entretenir un doute quant à la provenance et à l’authenticité de telles lettres.
De plus, bien que ce soit le rôle d’un journal que de publier le plus grand nombre de points de vue possible, il doit toujours avoir à l’esprit la responsabilité sociale qui lui incombe quant à la nature de ces publications. Les lettres publiées ne doivent pas véhiculer de propos outranciers ou haineux envers une personne ou un groupe.
Le Conseil de presse blâme donc la revue Madame au foyer pour avoir publié une lettre anonyme diffamant Mme Lisette Lapointe, en l’assimilant à une terroriste.
Analyse de la décision
- C08G Lettres anonymes