Plaignant
Le Syndicat des
professeures et professeurs du Cégep de Trois-Rivières et le Syndicat des enseignantes
et enseignants du Collège Shawinigan
Représentant du plaignant
M. Marcel
Gibeault (président, Syndicat des professeures et professeurs du Cégep de
Trois-Rivières) et M. Pierre Choquette (président, Syndicat des enseignantes et
enseignants du Collège Shawinigan)
Mis en cause
Le Nouvelliste
[Trois-Rivières]
Représentant du mis en cause
M. Bernard
Champoux (rédacteur en chef, Le Nouvelliste [Trois-Rivières])
Résumé de la plainte
Dans son édition
du 14 septembre 1995, Le Nouvelliste titre «Les profs prennent congé» un
article qui traite d’une journée de grève des enseignants des Cégeps de
Shawinigan et de Trois-Rivières, ce qui alimente les préjugés à l’endroit des
professeurs.
Faits
MM. Gibeault et
Choquette portent plainte contre Le Nouvelliste pour avoir choisi de publier un
titre mensonger («Les profs prennent congé») accompagnant un article paru le 14
septembre 1995.
Griefs du plaignant
Le 15 septembre
1995, MM. Gibeault et Choquette déposent plainte auprès du Conseil de presse au
nom de leurs syndicats d’enseignants.
Dans son édition
du 14 septembre 1995, Le Nouvelliste a publié un article sur la grève des
enseignants aux Cégeps de Shawinigan et de Trois-Rivières. Les plaignants
déplorent le choix du titre de cet article: «Les profs prennent congé».
Les plaignants
affirment qu’il «fait plus penser à une journée de magasinage, de ski ou de
détente à la plage» qu’à une journée de grève. Ce titre ne fait que renforcer
certains préjugés vis-à-vis des professeurs.
Commentaires du mis en cause
Le 25 octobre
1995, M. Bernard Champoux, rédacteur en chef, répond aux accusations portées
contre son journal.
Il estime que
«les plaignants ont le droit d’interpréter à leur façon cette absence du
travail, comme [l’éditeur] a la liberté d’utiliser le titre qui [lui] convient
à la condition qu’il ne fausse pas l’essence même de la nouvelle».
Réplique du plaignant
Le 20 novembre
1995, MM. Gibeault et Choquette conviennent que l’article «rapportait
fidèlement la nouvelle et le sens de l’événement […]. Cette clarté même fait
ressortir davantage la partialité de ceux qui ont conçu ou entériné ce titre».
Les plaignants
déplorent le fait de voir substituer à l’information «des lieux communs
véhiculés dans les brasseries».
Analyse
Le Conseil de presse rejette la plainte de MM. Gibeault et Choquette déposée à l’encontre du journal Le Nouvelliste.
Le choix des titres relève de la discrétion rédactionnelle de chaque éditeur. Cette discrétion n’est toutefois pas absolue: l’éditeur doit veiller à ce que le titre reflète fidèlement l’esprit et le contenu de l’article qui l’accompagne. Cependant, le choix du titre est également un moyen pour rendre l’information vivante, dynamique et susceptible de frapper l’attention du public.
Le Conseil de presse estime que le titre «Les profs prennent congé» peut être interprété de différentes façons sans pour autant être compris comme l’expression d’un parti pris ou d’un préjugé contre les professeurs.
Analyse de la décision
- C18C Préjugés/stéréotypes