Plaignant
M. Yves
Bissonnette (membre, Parti Québécois)
Mis en cause
The Gazette
[Montréal], M. William Marsden et M. Rod Macdonell (journalistes)
Représentant du mis en cause
M. J.R.
Walker (ombudsman, The Gazette [Montréal])
Résumé de la plainte
Dans leur
article «High rejection rate urged: Péquistes», publié par The Gazette le 18
novembre 1995, les journalistes William Marsden et Rod MacDonell rapportent les
propos du plaignant de manière erronée en modifiant la question posée
initialement. Les journalistes présentent à tort le plaignant comme un
«activiste». Ils mentionnent la profession et l’adresse du commerce du
plaignant, permettant ainsi que ce dernier soit importuné.
Faits
La plainte
concerne l’article des journalistes William Marsden et Rod MacDonell, publié le
18 novembre 1995 dans The Gazette, et intitulé: «High rejection rate urged:
Péquistes». Le plaignant estime qu’il porte atteinte à sa réputation tout en
s’appuyant sur des informations erronées.
Griefs du plaignant
Le 22 décembre
1995, M. Yves Bissonnette expose les motifs de sa plainte.
Le plaignant
juge cet article «mensonger, tendancieux, malhonnête et injurieux». Il réfute
le qualificatif d’«activiste» puisqu’il n’est membre du Parti Québécois que
depuis trois ans.
Le plaignant
estime que les journalistes ont rapporté ses propos d’une manière erronée en
modifiant la question posée initialement.
M. Bissonnette
s’élève contre le fait que les journalistes aient publié sa profession et
l’adresse de sa pharmacie. Ceci a eu pour conséquence qu’il soit importuné dans
son commerce.
Commentaires du mis en cause
Le 21 mars 1996,
l’ombudsman, M. J.R. Walker, répond des griefs retenus contre les deux
journalistes de The Gazette.
M. Walker
affirme que les journalistes se sont basés sur les propos du plaignant pour
évaluer l’ancienneté de ses activités au sein du PQ. Tel que mentionné dans
l’article, la question posée au plaignant était de savoir «s’il avait
l’intention de priver les tenants du Non de leur vote en faisant circuler ces
feuillets».
Le journal a
publié la profession et l’adresse du plaignant parce que ce dernier porte un
nom que l’on retrouve souvent à Montréal. De cette façon, on évitait la
confusion.
Réplique du plaignant
Le 1er mai 1996,
M. Bissonnette réplique que signaler son appartenance au Parti Québécois ainsi
que la ville dans laquelle il a été élu conseiller municipal suffisait à son
identification.
Par ailleurs, le
plaignant estime qu’indiquer l’adresse de son commerce, «c’était mêler
allègrement politique, profession, commerce et vie privée sans discernement»,
semant ainsi dans l’esprit du lecteur un doute quant à la probité de ses
activités.
Analyse
Le Conseil de presse rejette les deux premiers motifs de plainte de M. Bissonnette.
En effet, le Conseil ne possède pas d’éléments significatifs pour se prononcer sur le fait que les journalistes de The Gazette aient déformé la réalité en qualifiant M. Bissonnette «d’activiste de longue date», et sur la question qui lui aurait été réellement posée lors de cette entrevue.
Le Conseil rappelle simplement que les professionnels de l’information ont la responsabilité de livrer au public une information authentique et conforme aux faits, ne portant pas atteinte à la réputation des personnes ou des groupes en cause dans l’événement.
Le Conseil blâme The Gazette pour la publication de l’adresse du plaignant. Cela est totalement inacceptable. La mention que le plaignant était un pharmacien et un ancien conseiller municipal était amplement suffisante pour permettre au lecteur d’avoir une information complète.
Analyse de la décision
- C11C Déformation des faits
- C16C Publication de l’adresse/téléphone