Plaignant
M. Gaston Joncas
Mis en cause
Le Journal de Québec,
M. Claude Bédard (journaliste, Le Journal de Québec), Le Soleil [Québec] et M.
Yves Poulin (journaliste, Le Soleil [Québec])
Représentant du mis en cause
M. Serge Côté
(rédacteur en chef, Le Journal de Québec) et M. Gilbert Lavoie (rédacteur en
chef, Le Soleil [Québec])
Résumé de la plainte
Les journalistes
Yves Poulin du Soleil et Claude Bédard du Journal de Québec rendent compte de
manière partiale du livre «La vente des Nordiques… L’autre vérité», rédigé
par le plaignant, en ne retenant que certaines erreurs. Ils veulent ainsi
venger certains confrères, mis en cause dans ce livre. De plus, le journaliste
Bédard se comporte de manière indique lors de la conférence de presse organisée
à l’occasion de son lancement.
Faits
La plainte
concerne les articles de M. Claude Bédard et M. Yves Poulin, parus les 20 et 21
décembre 1995, respectivement dans Le Journal de Québec et Le Soleil. Ils font
suite à la parution du livre «La vente des Nordiques… L’autre vérité» de M.
Emile Poulin.
Griefs du plaignant
Le 31 janvier
1996, M. Joncas expose les motifs de sa plainte sous la forme de quatorze
points. Il estime que ces deux journalistes ont entravé le droit du public à
une information authentique et équitable. Ces journalistes ont fait un compte
rendu erroné et partial du contenu de l’ouvrage de M. Poulin en ne retenant que
certaines erreurs.
Le plaignant ajoute
que M. Claude Bédard a eu une conduite indigne lors de la conférence de presse
du 19 décembre organisée pour la présentation de l’ouvrage de M. Poulin.
Selon le
plaignant, par le biais de ces articles, les journalistes voudraient se venger
d’allégations contenues dans ce livre et mettant en cause certains de leurs
confrères.
Commentaires du mis en cause
Le 1er mai 1996,
Gilbert Lavoie, rédacteur en chef du Soleil, soutient la réplique de M. Yves
Poulin. Celui-ci fait une réponse systématique aux quatorze griefs retenus par
le plaignant.
M. Poulin a lu
l’ouvrage et les questions que cette lecture a suscitées n’ont trouvé aucune
réponse auprès de son auteur lors de la conférence de presse.
Le journaliste
ne s’est jamais trouvé influencé par un quelconque pouvoir financier. Le
journaliste n’a pas recouru au sensationnalisme: il a simplement dénoncé la
naïveté de cet ouvrage et rectifié les erreurs qui s’y étaient glissées.
Le 7 mai 1996,
M. Serge Côté transmet la réplique de M. Bédard. Au cours de la conférence de
presse, le journaliste a interrogé M. Emile Poulin sur le déroulement de ses
recherches: celui-ci n’a rencontré aucun des principaux protagonistes de la
vente des Nordiques. Après lecture de l’ouvrage, M. Bédard a été déçu de voir
qu’il n’y avait aucune révélation étonnante.
Le journaliste
précise que son travail ne consistait pas à faire la promotion de cet ouvrage.
Le public était en droit de connaître ce qu’il contenait réellement.
Réplique du plaignant
Le 10 juin 1996,
M. Joncas réplique individuellement aux deux journalistes en cause. Il constate
que leur argumentation ne vient en rien contredire les motifs de sa plainte.
Le plaignant
réplique à M. Yves Poulin qu’il n’a pas pris le temps de lire l’ouvrage. Ainsi,
il a porté un jugement erroné sur son contenu.
De plus, le
plaignant dénonce le fait que les journalistes se soient ligués contre M. Emile
Poulin au cours de la conférence de presse du 19 décembre 1995. Le plaignant
reproche à M. Claude Bédard de l’avoir pris d’assaut par de multiples
questions. Cette attitude a eu pour conséquence d’orienter le jugement de la
presse du Québec quant à la valeur du travail et de l’ouvrage de M. Emile
Poulin.
Analyse
Le Conseil de presse rejette la plainte de M. Joncas à l’encontre de M. Yves Poulin, journaliste au Soleil, et de M. Claude Bédard, journaliste au Journal de Québec.
Les deux articles parus dans Le Soleil et Le Journal de Québec sont un compte rendu de la conférence de presse du 19 décembre. En l’absence d’éléments d’information suffisants, le Conseil de presse ne peut se prononcer sur la conduite des journalistes au cours de cette soirée ni évaluer si cette conduite aurait pu avoir une incidence sur l’information publiée.
Par ailleurs, le Conseil de presse rappelle que la critique est un genre journalistique particulier, qui tient autant de l’éditorial et du commentaire que du reportage d’information. Son auteur a donc une grande latitude dans l’expression de ses points de vue et jugements, et ce, dans le style qui lui est propre.
Le critique ne peut tout de même se soustraire aux exigences de rigueur et d’exactitude: il doit présenter des éléments factuels avant d’en faire la critique pour permettre au public de se faire sa propre opinion.
Les journalistes Yves Poulin et Claude Bédard ont fait ressortir des éléments de fond et de forme caractéristiques à l’ouvrage de M. Poulin afin d’éclairer le lecteur sur sa qualité et sa validité. Leur rôle n’était pas de faire la promotion de cet ouvrage mais un compte rendu critique. Le Conseil estime qu’on ne peut leur reprocher d’avoir exprimé leur opinion, le public étant libre de suivre ou non cette critique.
Analyse de la décision
- C01A Expression d’opinion
- C23L Altercation/manque de courtoisie