Plaignant
M. Jacques
Laferrière (avocat)
Mis en cause
La Presse
[Montréal] et M. Jean-Paul Charbonneau (journaliste)
Représentant du mis en cause
M. Claude Masson
(vice-président et éditeur adjoint, La Presse [Montréal])
Résumé de la plainte
Le journaliste
Jean-Pierre Charbonneau signe un compte rendu erroné d’une altercation impliquant
le plaignant dans l’édition du 26 octobre 1995, sous le titre «Un homme perd un
divorce et s’en prend à son avocat». Le lendemain, à la demande du plaignant,
La Presse publie une rectification, mais termine le texte par un commentaire
qui laisse entendre que le plaignant est responsable de l’erreur commise, car
il a refusé de répondre à l’appel du journaliste.
Faits
La plainte
concerne une précision publiée par le journal La Presse le 27 octobre 1995, à
la suite de l’article de M. Jean-Paul Charbonneau publié le 26 octobre et
intitulé: «Un homme perd un divorce et s’en prend à son avocat». Il faisait
état d’un incident devant la cour mettant en cause un homme qui s’en prenait à
l’avocat Me Laferrière, plaignant.
Griefs du plaignant
A la suite de la
publication de l’article de M. Jean-Paul Charbonneau du 26 octobre 1995, le
plaignant a mis en demeure La Presse de corriger les informations erronées
contenues dans cet article. En effet, l’article mentionnait qu’un homme qui
avait perdu sa cause en divorce, refusant de quitter la salle d’audience, s’en
prenait à son avocat.
Le lendemain,
une précision est publiée mais «elle se termine sur une note sarcastique et
méprisante»: «Notons que Me Laferrière avait refusé de répondre à l’appel de La
Presse mercredi». En effet, le plaignant «n’avait pas de commentaires à faire
vu les circonstances». Le plaignant joint copie de la précision du journal La
Presse: un homme ayant perdu sa cause contre Me Laferrière s’en est pris à lui
et ce, après que la cour lui ait demandé de sortir de la salle.
Commentaires du mis en cause
Le 26 mars 1996,
M. Jean-Paul Charbonneau réplique qu’avant de publier son article, il a
effectué trois vérifications et a tenté d’obtenir la version du plaignant.
«Mais celui-ci n’a pas daigné lui parler».
La réplique du
journaliste est soutenue par M. Claude Masson, vice-président et éditeur
adjoint du journal La Presse.
Réplique du plaignant
Le 13 mai 1996,
Me Laferrière reste perplexe en ce qui concerne le professionnalisme de M.
Charbonneau vu les inexactitudes de son reportage.
Le plaignant
estime ne pas avoir été impoli: il ne voulait simplement pas témoigner sur
cette affaire. Il regrette que le journaliste tente de se disculper en rejetant
le blâme sur lui.
Analyse
Dans le cas présent, l’article du journaliste dénote une négligence grossière, les faits rapportés étant entièrement faux. Il s’agit de comparer l’article et la précision pour se rendre rapidement compte que les faits relatés dans l’article et la précision n’ont aucun lien.
Le Conseil de presse blâme le journal La Presse d’avoir choisi de publier une précision accompagnée d’une note mettant en cause le plaignant. «Notons que Me Laferrière avait refusé de répondre à l’appel de La Presse mercredi». Cette façon de faire laisse entendre que des informations erronées ont été publiées parce que le plaignant a refusé de collaborer alors que ce dernier avait le droit de refuser tout commentaire sur cet incident. Cette mention était d’autant plus inutile que le journaliste a eu accès à diverses sources d’information qui lui permettaient de publier un compte rendu exact de cette altercation.
Analyse de la décision
- C15A Manque de rigueur
- C19B Rectification insatisfaisante
Date de l’appel
22 April 1997
Appelant
La Presse
[Montréal] et M. Jean-Paul Charbonneau (journaliste)
Décision en appel
Après examen,
les membres de la commission d’appel ont conclu à l’unanimité de maintenir
intégralement la décision de première instance et de rejeter l’appel.
Griefs pour l’appel
La Presse a
interjeté appel de cette décision.