Plaignant
La Régie
régionale de la santé et des services sociaux du Saguenay / Lac-Saint-Jean et
M. Louis-Philippe Thibault (directeur général)
Mis en cause
Le Quotidien
[Chicoutimi] et M. Carol Néron (éditorialiste)
Résumé de la plainte
Le journaliste
Carol Néron du Quotidien prête aux plaignants des intentions qu’ils n’ont pas,
dans un commentaire publié le 26 janvier 1996 sous le titre «CLSC : l’affaire
commence à tourner au vinaigre». Le journaliste accuse les plaignants de
manipuler l’opinion publique afin de faire triompher leur option concernant la
relocalisation d’un CLSC, sans chercher à obtenir leur version des faits.
Faits
La plainte concerne
un commentaire de M. Carol Néron paru le 26 janvier 1996 dans Le Quotidien.
Intitulé «CLSC: l’affaire commence à tourner au vinaigre», le journaliste
commente les discussions entourant la relocalisation du CLSC de Chicoutimi.
Griefs du plaignant
Le 12 mars 1996,
M. Thibault, directeur général de la Régie régionale de la santé et des
services sociaux, affirme que le rôle de la Régie est d’évaluer les différentes
options exprimées par les divers groupes de pression pour prendre une décision
finale sur la relocalisation du CLSC, eu égard aux règles applicables en cette
matière.
Le plaignant
estime que le journaliste a porté atteinte à sa réputation et à celle de
l’organisme en leur prêtant des intentions qu’ils n’ont pas.
M. Néron les accuse
de manipuler l’opinion publique dans le but de faire triompher leur option dans
le choix d’une nouvelle localisation du CLSC. Pour cela, M. Néron les accuse
d’étouffer le débat et de vouloir le déplacer sur une autre ville afin d’éviter
un affrontement avec certains groupes de pression.
Le plaignant
estime que M. Néron aurait dû le contacter pour s’enquérir de son point de vue.
Commentaires du mis en cause
M. Néron a
répondu à l’invitation faite par le Conseil mais n’avait aucun commentaire à
faire concernant ce dossier.
Analyse
Le Conseil de presse rejette la plainte car il estime que le journaliste agissait dans le cadre d’un éditorial où il avait le droit d’exprimer un point de vue ou une opinion sur un fait d’actualité, dans un style qui lui est propre.
En effet, dans le cadre d’un éditorial, le journaliste a le droit d’exprimer des points de vue, prendre position, ou encore présumer de certaines intentions et élaborer des hypothèses. Le journaliste a le droit de s’interroger sur les motivations de la Régie régionale de la santé et des services sociaux dans le dossier de la relocalisation du futur CLSC à Chicoutimi. C’est l’essence même de l’éditorial de susciter la réflexion.
Le Conseil de presse rappelle que l’éditorial est du journalisme d’opinion et est une manifestation de la liberté d’expression et de la liberté de la presse à l’intérieur des limites de l’éthique journalistique.
Analyse de la décision
- C01A Expression d’opinion