M. René
Martineau

L’Express [Drummondville],
M. Marc-André Blanchard (journaliste) et M. Réal Brodeur (éditeur)

Le journaliste
Marc-André Blanchard, l’éditeur Réal Brodeur et L’Express de Drumondville
privent le public de son droit à l’information en refusant de rapporter les
informations relatives au conflit qui oppose le plaignant à la municipalité de
Saint-Cyrille-de-Wendover.

La plainte porte
sur le fait que le journaliste Marc-André Blanchard, de L’Express de
Drumondville, n’ait pas rapporté des informations relatives à un citoyen de
Drumondville, M. René Martineau, qui est en conflit avec la municipalité
voisine, Saint-Cyrille-de-Wendover.

M. René
Martineau porte plainte contre le journaliste Marc-André Blanchard, l’éditeur
Réal Brodeur et le journal L’Express de Drumondville pour avoir privé le public
du droit à l’information.

Le plaignant
explique qu’il est en conflit avec la Municipalité de Saint-Cyrille et
principalement avec quatre de ses conseillers. Le contrat qu’il avait avec la
municipalité a été résilié unilatéralement à l’automne dernier et s’en sont
suivies de nombreuses poursuites civiles.

M. Martineau
indique avoir rencontré à plusieurs reprises le journaliste et lui avoir
expliqué sa version des faits. Or, rien n’est paru dans les pages de L’Express.

Plus tard, les
quatre conseillers municipaux ont porté des accusations publiques contre le
plaignant, qui a alors recontacté «à plus de six reprises» le journaliste «pour
lui faire état de cette injustice».

Il déplore que
le journaliste n’ait pas renseigné le public et n’ait pas honoré son
engagement.

Pour ces
raisons, il considère que le public a été privé d’une information libre et
impartiale.

La réponse de M.
Marc-André Blanchard:

M. Marc-André
Blanchard indique n’avoir rencontré M. Martineau qu’une seule fois «pour faire
état des résolutions adoptées par le Conseil municipal de Saint-Cyrille».

Il explique que
M. Martineau lui a «donné de vagues explications, truffées de propos
diffamatoires à l’endroit de quelques conseillers de Saint-Cyrille» et affirme
que le plaignant voulait un article en sa faveur.

Le journaliste précise
qu’il a alors commencé des recherches afin d’éclaicir le dossier et de pouvoir
donner aux lecteurs une information exacte. Mais dans la même période, M.
Martineau aurait fait pression sur le journaliste en le menaçant de porter
plainte au Conseil de presse, une des raisons qui a amené le directeur de
l’information, M. Jean-Claude Bonneau, à laisser le dossier en suspens,
d’autant que les informations recueillies ne permettaient pas de compléter le
dossier.

La réponse de M.
Réal Brodeur:

M. Réal Brodeur,
éditeur et directeur général de L’Express, précise que M. Blanchard a conduit
toutes les démarches nécessaires pour compléter le dossier, et ce, de la façon
la plus professionnelle qu’il soit.

Or, il indique
que «lors d’une conversation téléphonique, M. Martineau aurait demandé à M.
Blanchard de réaliser un article dans le but évident de lui donner
satisfaction». Par la suite, M. Martineau s’est montré menaçant.

Pour toutes ces
raisons, et parce que les recherches journalistiques n’étaient pas complétées,
il considère qu’en tant qu’éditeur, il se devait de suspendre toute publication
relative à ce dossier.

Le Conseil de presse ne saurait reprocher au journal L’Express et à son journaliste Marc-André Blanchard de ne pas avoir fait état du conflit entre le plaignant et la municipalité de Saint-Cyrille.

Cette décision s’appuie sur le fait que les médias sont libres de traiter des sujets de leurs choix et de déterminer la façon dont ils vont le faire. Les décisions qu’ils prennent en la matière relèvent de leur liberté rédactionnelle.

A cet égard, le Conseil de presse tient à rappeler que nul ne peut avoir accès de plein droit aux pages d’un journal. Les décisions relèvent de l’éditeur dont c’est la prérogative d’établir la politique du journal en la matière.

Partant, le Conseil de presse rejette la plainte.

• C02A Choix et importance de la couverture